Méfiez-vous des chutes!

Une population qui vieillit
Ces dernières années ont vu une augmentation de l’espérance de vie combinée à une baisse du taux de natalité… autrement dit, les gens vivent plus longtemps et ont moins d’enfants. Ainsi, la population suisse vieillit : en 2010, en Suisse romande, le nombre de personnes âgées de plus de 65 ans variait entre 14% et 18% selon les régions. Ce nombre devrait atteindre les 20% d’ici à 2020.
Aujourd’hui, les gens vivent plus longtemps et en meilleure santé. Certaines personnes restent actives et sportives très longtemps, ce qui les expose à plus de risque d’accidents. Or, avec l’âge, le corps réagit moins bien aux situations dangereuses.
Accidents les plus fréquents
Chez les personnes de plus de 65 ans, les accidents les plus fréquents ont lieu à leur domicile (accidents domestiques) ou lors de leurs loisirs. Dans 20% des cas, ils ont lieu de nuit, lorsque la vision est moins bonne et que l’aide est difficilement accessible. Parmi les accidents domestiques, 85% sont des chutes de plain-pied (en position debout), dans les escaliers ou d’une hauteur limitée (par exemple d’un escabeau ou d’une échelle).
Les accidents de sport sont fréquents lors de randonnée en montagne et de ski (alpin et fond). Les accidents de la circulation (en voiture, moto, cyclomoteur et vélo) sont moins fréquents et moins mortels que dans la population jeune. Cependant, les piétons les plus gravement blessés ont plus de 80 ans.
Des chutes… plus ou moins graves
Les chutes sont très fréquentes chez les personnes de plus de 65 ans. Certaines blessures peuvent passer inaperçues mais présenter des complications. Dans tous les cas de chute, une évaluation par le médecin de famille devrait avoir lieu. Dans les cas les plus graves, une admission aux urgences, voire aux soins intensifs, est indispensable et peut éviter de graves complications.
Des accidents plus dangereux… mais pourquoi?
Pour un accident de même gravité, une personne de 65 ans a plus de risque d’en décéder. Cette différence vient de la diminution de la capacité du corps à réagir à un traumatisme. Ainsi, les complications sont plus fréquentes. Celles-ci peuvent être respiratoires ou concerner les organes internes.
En quoi les soins diffèrent-ils?
Chez les personnes de plus de 65 ans et en cas de traumatisme grave, un accès aux soins intensifs devrait être assuré afin de pouvoir à réagir en cas de complications. Les douleurs doivent être traitées efficacement, en utilisant notamment de la morphine. Celle-ci peut être prise quel que soit l’âge, pour autant qu’un bon suivi soit effectué (pouls, tension, respiration, état de conscience et des reins).
Dans les cas les plus graves
Dans les cas les plus graves et lorsque la question de retrait thérapeutique se pose, l’âge ne devrait pas être le premier critère de décision. La capacité fonctionnelle de la personne est primordiale (sa qualité de vie, son autonomie, son état de santé avant l’accident, etc). La volonté explicite du patient, par des directives anticipées, doit être respectée. Si elles n’ont pas été rédigées, une discussion avec les proches peut clarifier la situation.
Référence
Adapté de «Traumatisme chez le patient âgé», Dr M. Niquille du service des urgences, Dr S. Ardigo du service de médecine interne, HUG, Genève. In Revue médicale suisse 2012;8:1554-8, en collaboration avec les auteurs.

Il n’y a pas d’âge pour «muscler» son cerveau

Prendre soin de son couple à tout âge
