La compagnie d’un chien prolonge l’espérance de vie humaine
S'il est le meilleur ami de l'homme, le chien demeure surtout son compagnon le plus ancien. Canis lupus familiaris accompagnait l’homme bien avant l'apparition du latin. On a découvert des restes confirmés de chiens domestiques qui seraient vieux de 33 000 ans!
Jouvence canine
Aujourd’hui le chien ne cesse de nous surprendre par ses possibles vertus thérapeutiques: zoothérapie, vertus anti-infectieuses, depistage du cancer. Exhalerait-il en outre une forme d’élixir de jouvence? Il n’est plus interdit de le croire. Des chercheurs de l'Université de St Andrews, en Ecosse, se sont intéressés à l'effet produit par ces animaux domestiques sur l'activité physique de leurs maîtres. Leur but: déterminer si la compagnie d'un chien permet ou non de dynamiser les personnes de plus de 65 ans.
Leur étude vient d’être publiée dans la revue Preventative Medicine1.Elle a été menée chez 547 seniors de la région écossaise de Tayside. L'âge moyen des participants était de 79 ans. Seuls 9% d'entre eux possédaient un chien, soit une cinquantaine de personnes, et 75% de ces participants promenaient leur animal. Une semaine durant, on a demandé aux volontaires de porter un capteur permettant d'évaluer leur activité physique.
Effets indépendants de la longueur de la promenade
Le Dr Zhiqiang Feng, qui a dirigé l'étude, explique que les «résultats montrent que la compagnie d'un chien est associée à une activité physique accrue chez les plus de 65 ans. L'activité des propriétaires de chiens était plus élevée (de 12% en moyenne) que celle des volontaires n'en possédant pas.»
Plus surprenant: selon les résultats de l'étude, la longueur de la promenade de l'animal de compagnie n'influence pas l'ampleur de ses effets bénéfiques. Et ces effets sont visiblement nombreux: les volontaires possédant un chien souffraient moins d’angoisse et de dépression, et leur niveau d'activité physique était équivalent à celui de personnes âgées de… dix années de moins.
Espérance de vie prolongée
De l’autre côté de l’Atlantique, l'American Heart Association est parvenue aux mêmes conclusions. Les cardiologues américains expliquent, dans une déclaration scientifique publiée en mai 20132, que les animaux domestiques nous rendent en outre moins susceptibles de développer une maladie cardio-vasculaire, et permettent donc d'allonger notre espérance de vie. Les amoureux des chats seront déçus (à défaut d'être surpris) d'apprendre que les félins ont au contraire tendance à nous inciter à la paresse.
Pour le Dr Feng, l'étude montre que la possession d'un chien «pourrait permettre aux seniors de surmonter plusieurs obstacles à l'activité physique, tels que le manque de lien social, le mauvais temps ou la peur de l'insécurité».
Dynamisme canin
Le directeur de l’étude recommande aux personnes ne possédant pas (encore) de compagnon canin d'intégrer un groupe de promeneurs, tout en estimant qu'il serait «judicieux de lancer une enquête sur la "possession" ou la "location" de chiens: inciter les gens au dynamisme par ce biais pourrait constituer une bonne initiative de santé publique.»
Un tel effort de sensibilisation ne sera sans doute pas nécessaire en Suisse, où la population canine ne cesse d'augmenter.
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1. Un résumé (en anglais) de l'étude est disponible ici
2. La déclaration (en anglais) de l’American Heart Association peut être consultée ici