Canicule, protégeons les aînés
L’été sera-t-il caniculaire? A ce jour, les météorologues ne peuvent le prédire, mais à cause du réchauffement climatique, on sait que cette probabilité est toujours plus grande. La canicule se définit par une vague de chaleur à des températures supérieures à 33-34 degrés durant au moins trois jours consécutifs. Ses conséquences sur la santé peuvent être désastreuses : la plus grave étant le coup de chaleur qui se manifeste par une hyperthermie (temp. > 40 ° C) et des troubles du système nerveux central, voire le décès dans les situations les plus graves. Les autres maladies liées à la chaleur peuvent être, par ordre de gravité, une rougeur de la peau, un œdème des membres inférieurs, des crampes musculaires, un évanouissement ou encore un état d’épuisement.
Les aînés sont parmi les personnes les plus vulnérables aux fortes chaleurs. «Suite aux ravages de la canicule de 2003, où l’augmentation du taux de mortalité dans cette population a explosé en France notamment, des études ont mis en lumière les facteurs de risque spécifiques à cette tranche d’âge en Europe. Depuis 2009, le Département de la santé et de l’action sociale (DSAS) du Canton de Vaud s’est doté d’un plan canicule qui prévoit la prévention, l’information et un système d’alerte pour la population et les professionnels des secteurs socio-sanitaires», explique le Dr Isabelle Rossi, médecin cantonal adjoint du canton de Vaud.
Avec l’âge, des changements physiologiques s’opèrent: la sensation de soif ainsi que la sensation de chaleur diminuent. D’autre part, les mécanismes censés réguler la température interne, comme la transpiration, sont moins bons: les glandes sudoripares se fibrosent, le réseau de capillaires sous-cutanés se dilate moins bien. La capacité à augmenter la fréquence cardiaque est réduite et par ce fait permet moins bien d’augmenter le débit sanguin.
Soyez solidaires!
Si vous avez un proche ou une personne âgée vivant seule dans votre entourage, faites un geste citoyen et enquérez-vous de son état durant les périodes de canicule. Il s’agit d’avoir au moins un contact par jour, par téléphone ou, mieux, en personne, pour vérifier qu’elle ait pris les mesures adéquates pour se protéger (boissons fraîches, réfrigérateur en fonction, hydratation suffisante, médicaments au frais, volets fermés, température intérieure inférieure à 28 ° C, téléphone en fonction avec les numéros d’urgence à portée de main, etc.). Vous pouvez également lui demander ce dont elle a besoin et lui répéter les consignes pour se protéger de la chaleur.
Les médicaments, un facteur de risque inattendu
Les médicaments, par le biais de leurs mécanismes d’action ou des effets secondaires qu’ils entraînent, pourraient être responsables de l’aggravation des symptômes liés aux températures extrêmes. Les diurétiques, par exemple, augmentent la production d’urine et exposent donc à la déshydratation. Les hypotenseurs peuvent faciliter la perte de connaissance en cas de malaise dû à une trop forte chaleur.
Sur le plan social, la dépendance dont souffrent souvent les personnes âgées ne leur permet pas de satisfaire seules leurs propres besoins, comme se mettre à l’abri de la chaleur, aller se chercher à boire plusieurs fois par jour ou se rafraîchir. De même, l’isolement peut conduire à des situations très problématiques, si ce n’est tragiques.
Les signaux d’alerte
Plusieurs signes, parfois négligés par la personne elle-même, indiquent une souffrance causée par la chaleur. Si vous remarquez l’un ou l’autre de ces symptômes (ou si vous-mêmes en êtes victimes), il vaut mieux réagir rapidement. Les premières mesures à prendre: rafraîchir la personne, la faire boire et la mettre au frais. Ensuite, il convient de consulter un médecin ou faire appel à la centrale téléphonique des médecins de garde.
Les signaux qui doivent alerter? Une modification du comportement habituel, une faiblesse, une fatigue importante, des maux de tête, des vertiges, des crampes musculaires, des difficultés à se déplacer, des troubles du sommeil, un état de confusion, des nausées, des vomissements, des diarrhées ou de la fièvre. Un état de conscience altéré, une perte de connaissance, une somnolence, une confusion dans les propos ou la présence de fièvre (supérieure à 40 ° C) sont des signaux d’urgence qui nécessitent un appel au 144.
Les bons gestes
- réduire ses déplacements, se reposer et rester chez soi;
- maintenir le plus possible une ambiance fraîche dans la maison en fermant les fenêtres, les volets et les stores le jour et aérer la nuit quand cela se rafraîchit;
- porter des vêtements clairs, amples et légers;
- se rafraîchir par des douches régulières ou des compresses humides sur le corps;
- manger froid, léger, des aliments riches en eau (légumes, fruits, salades) et des produits laitiers;
- boire régulièrement et avant d’avoir soif; éviter l’alcool qui a un effet diurétique et donc déshydrate;
- prendre conseil auprès de son médecin traitant en cas de traitement ou de maladie chronique.