3 conseils de médecine chinoise pour se préparer à l’hiver

Dernière mise à jour 13/10/20 | Article
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Dans les arts taoïstes, les saisons jouent un rôle fondamental. Ces pratiques ancestrales postulent que pour être en santé, un individu doit être en harmonie globale avec son environnement et maintenir son corps dans un équilibre subtil. À l’approche de l’hiver, découvrez les trois conseils du Dr Fabrice Jordan, médecin généraliste et acupuncteur, qui vient d’ouvrir le Centre taoïste Mingshan à Bullet.

1. Prendre soin de son rein

La médecine chinoise distingue cinq viscères dits «pleins» qu’on appelle zang*. Leur fonction est de conserver l’énergie vitale, le Qi (prononcé «tchi»). A chaque saison ou entre-saison, il s’agit de prendre soin d’un de ces organes en particulier. En hiver, c’est le rein qui est au centre des attentions des arts taoïstes. En médecine chinoise, son rôle va bien au-delà de ce qui est généralement admis en Occident. Il ne sert pas uniquement à filtrer l’urine. Il contrôle également la reproduction, la croissance et le développement. Il est par ailleurs apparenté au cerveau, à la moelle et à l’os, qui sont tous, dans la nomenclature chinoise, des organes dits «extraordinaires». «Le rein peut aider à stimuler l’énergie wei, qui est celle qui permet au corps de se défendre, explique Fabrice Jordan. On peut faire des exercices assis de forme méditative pour le stimuler. L’idée est de se représenter le rein pour lui amener de l’énergie. Il est aussi possible, par des exercices de Qigong* combinant du mouvement et des techniques de respiration, de fluidifier ou d’augmenter la circulation du Qi.» Toute personne peut apprendre ces techniques et devenir autonome dans leur gestion. «Les acquérir n’est pas le problème, relève encore le médecin acupuncteur. Comme tout exercice préventif, ce qui compte, c’est la régularité et la discipline avec lesquelles on pratique ces arts.» L’important est donc de tenir sur la longueur.

2. Lutter contre le froid

Dans la logique de la médecine chinoise, les maladies surviennent lorsque certains facteurs rompent l’équilibre qui doit exister entre le corps et son environnement. Parmi ces facteurs, certains sont exogènes. Il s’agit de six conditions atmosphériques extrêmes auxquelles l’individu doit s’adapter: le vent, la chaleur, la canicule, l’humidité, la sécheresse… et bien sûr le froid, qui est le principal changement atmosphérique survenant en hiver. La pharmacopée chinoise, qui répertorie plus de 8’000 substances, provenant de plantes, de minéraux ou d’animaux, est l’une des solutions souvent proposées pour lutter contre les refroidissements. «Mais ce qui est aussi très populaire, ajoute Fabrice Jordan, c’est la moxibustion. Il s’agit de brûler une herbe, généralement de l’armoise, et de faire entrer de la chaleur par les points d’acupuncture*.» Le traitement vise à rétablir l’équilibre et l’harmonie du corps en introduisant de la chaleur pour faire face au froid interne.

3. Ecouter ses émotions

Si des facteurs externes comme le froid peuvent déséquilibrer le système d’homéostasie énergétique d’un individu, des éléments endogènes, et notamment des émotions comme la joie ou la colère, peuvent aussi perturber la santé d’une personne. «Un des principes fondamentaux de la médecine chinoise est d’être en harmonie avec son environnement, explique Fabrice Jordan. En hiver, nous dormons plus. L’heure n’est pas à l’excitation mais à l’introspection. C’est une période propice pour entrer en soi comme si on était en hibernation.» En ne respectant pas l’environnement dans lequel il évolue, un individu risque de s’épuiser. «C’est comme nager à contre-courant, illustre encore le médecin de Bullet. À force de tirer sur la corde, elle risque de lâcher.» En médecine chinoise, écouter son environnement et ses émotions est donc aussi une manière de prévenir la maladie. «En Occident, si je caricature un peu, conclut le spécialiste, lorsqu’un poisson est malade, on essaie de le soigner. En Orient, on va plutôt essayer de changer l’eau… Ce qui compte vraiment, c’est que le tout soit en harmonie.»

Petit lexique de médecine chinoise

Yin et Yang

A l'origine, « yin » et « yang » sont deux termes topographiques utilisés pour désigner les côtés ombre et soleil d'une colline, ou les côtés nord et sud d'une montagne. Par extension, la théorie du yin et du yang soutient que l'univers se manifeste en deux forces opposées mais interdépendantes, qui résonnent harmonieusement et maintiennent un constant équilibre entre elles. Vu que l'homme est considéré comme un microcosme dans l'univers, fait à son image, il est nécessaire, pour parvenir à un état de santé, de maintenir un équilibre entre les forces yin et yang dans le corps humain.

Qi

L'énergie biologique vitale essentielle, qui est invisible, est connue dans la philosophie chinoise sous le nom de Qi (prononcer «tchi»). Le Qi circule de façon régulière le long des méridiens du corps. Les perturbations de ce flux sont considérées comme responsables des maladies. Il existe différents types de Qi : le Qi authentique par exemple, ou le wei qi, qui est l’énergie permettant à l’organisme de se défendre.

Qigong*

Il s’agit d’une série d'exercices qui, conjoints à la maîtrise de l'esprit et de la respiration, permettent d'arriver à contrôler et favoriser la libre circulation du Qi.

Méridien

La médecine traditionnelle chinoise considère qu'il existe dans le corps humain un réseau de canaux appelé système des méridiens, à travers lequel le Qi circule, comme le sang circule dans les vaisseaux. Le système de méridiens consiste en douze paires de méridiens principaux, huit méridiens extraordinaires, 48 méridiens secondaires, et 4 « grands Luo », qui forment un ensemble de 72 méridiens.

Zang*

Les cinq organes zang sont des viscères pleins, et leur fonction est de stocker l'essence vitale (Qi). Ils comprennent le foie, le cœur, la rate / pancréas, le poumon et le rein. Ce sont des organes yin.

Fu

Les six entrailles fu sont des viscères creux, et leur fonction est le transport et la transformation des aliments. Ils sont constitués par l’intestin grêle, le gros intestin, la vésicule biliaire, l’estomac, la vessie et « Trois Réchauffeurs » (« sanjiao » : fonction pure sans entraille anatomique, assimilable à la notion de système neurovégétatif). Ce sont des éléments yang.

Acupuncture*

La définition de l'acupuncture est : « piquer avec un instrument pointu ». Elle se base théoriquement sur l'hypothèse qu'il existe des types différents de Qi qui se manifestent dans les méridiens ; toute perturbation du « flux » de Qi est considérée comme responsable des maladies. Le traitement par acupuncture peut corriger les déséquilibres de ce flux de Qi.

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Paru dans Générations, Hors-série « Booster sa forme – Conseils experts », Octobre 2020.

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