Quatre raisons de s’intéresser aux oligo-éléments
1. Qu’est-ce que c’est?
Les oligo-éléments essentiels, aussi appelés «éléments trace» (ET), sont des substances inorganiques présentes dans les tissus du corps en très faible quantité (moins de 0,01 % du poids corporel). Leurs fonctions respectives sont précises et irremplaçables et une carence peut amener à des troubles importants. Les oligo-éléments les plus connus sont le fer, le zinc et le cuivre, mais, en réalité, treize éléments sont considérés comme essentiels. On ne les trouve pas que dans l’eau, mais aussi dans de nombreux aliments (voir encadré).
2. À quoi servent-ils?
Les oligo-éléments jouent un rôle essentiel au niveau hormonal et immunitaire, mais aussi comme antioxydant en permettant le bon fonctionnement des enzymes. «À chaque instant, explique Nathalie Calame, des milliards de réactions se produisent dans notre corps. Elles sont gérées par ce qu’on appelle la «catalyse enzymatique»: c’est un processus chimique qui permet à des éléments de passer d’un état initial à un autre état. Pour réaliser ce travail, les enzymes ont besoin des oligo-éléments.» Mais, même si les oligo-éléments sont utilisés pour ces réactions chimiques, ils ne disparaissent pas pour autant. «C’est la loi du recyclage, ajoute la naturopathe. Les oligo-éléments ne sont pas éliminés, leur taux dans le corps doit rester constant. C’est la règle.» Lorsque le taux d’oligo-éléments est soit trop haut ou soit trop bas, c’est l’ensemble des fonctions élémentaires de l’organisme qui marche moins bien.
3. Risque de carences
Le taux d’oligo-éléments est différent pour chacun d’entre eux, mais doit être constant (voir encadré). D’après Nathalie Calame, de plus en plus de carences sont observées. «Le problème principal, relève la spécialiste, c’est que nos sols sont devenus moins riches en oligo-éléments, car ils sont traités par de nombreux produits phytosanitaires. Or, la microflore de la terre est importante pour la teneur de nos aliments en oligo-éléments.» Selon elle, une nourriture trop monotone et industrielle peut aussi conduire à des carences. Pour mesurer son taux d’oligo-éléments, il faut se rendre chez un spécialiste.
4. Méthodes de supplémentation
Normalement, une alimentation équilibrée suffit pour maintenir le taux d’oligo-éléments constant. Mais il peut arriver que des carences ne puissent être rétablies uniquement par l’alimentation. Que faire alors? Il existe deux solutions. La première consiste à prendre des mélanges déjà composés, qu’on appelle des «diathèses». On donne ainsi des mélanges de cuivre-or-argent ou de zinc pour les personnes qui ont une immunité faible par exemple, ou du manganèse pour les personnes allergiques. Une autre méthode, plus récente, consiste à sélectionner de façon ciblée les manques et à y pallier. Dans les deux cas, l’objectif est de rééquilibrer l’organisme dans sa globalité. Il faut toutefois être conscient que les oligo-éléments ne sont pas des «magic bullets» (NDRL, balles magiques en français). Une supplémentation «tous azimuts» toute l’année n’a pas de raison d’être, sachant qu’un taux trop important d’oligo-éléments dans l’organisme est tout aussi néfaste qu’un taux trop bas. A noter également que certains éléments sont présents en si faible quantité dans notre alimentation qu’ils sont automatiquement ajoutés à nos produits alimentaires. C’est le cas, en Suisse, de l’iode qui est ajouté au sel de cuisine.
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Paru dans Générations, Hors-série « Booster sa forme – Conseils experts », Octobre 2020.