Cinq choses à savoir sur la vitamine D
1. La vitamine D n’est pas vraiment une vitamine
Assimilée à une vitamine lors de son identification en 1922, la vitamine D est en réalité une hormone, puisque contrairement aux vitamines elle est synthétisée dans notre organisme grâce à l’exposition aux rayons UVB. La synthèse des précurseurs de la vitamine D commence à se faire au niveau de la peau, ces derniers passent ensuite par le foie puis par les reins avant de devenir de la vitamine D. L’efficacité du processus de synthèse dépend en grande partie de la dose d’UVB reçue, de la pigmentation, de l’épaisseur de la peau, de la graisse sous-cutanée et de l’âge (plus on vieillit, plus cette efficacité diminue). La source essentielle de la vitamine D est donc le soleil. Dans l’alimentation, seuls les poissons gras en contiennent.
2. Les deux-tiers de la population présentent des déficits
Il existe, à l’heure actuelle, plusieurs définitions des normes de vitamine D, développées selon des critères différents, ce qui complique l’interprétation des données. Néanmoins, des études conduites dans diverses populations démontrent que la prévalence du déficit en vitamine D dans le monde est élevée. Et la Suisse n’est pas l’exception: 50% de la population présente une insuffisance et 30% un déficit en vitamine D. Celui-ci varie selon la latitude géographique et la saison. Il est plus fréquent lorsque l’exposition au soleil est réduite par le port de vêtements couvrants ou par l’utilisation d’un écran solaire total qui empêche la synthèse.
De plus, certaines catégories de la population présentent plus de risques: les personnes obèses, les personnes âgées institutionnalisées et, de manière générale, toutes celles qui sortent peu. Face à l’ampleur du phénomène, certaines mesures de santé publique ont été prises. Depuis juin 2012, l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) recommande des suppléments de vitamine D à prendre toute l’année pour les enfants de moins de trois ans et enjoint les personnes âgées et les femmes enceintes ou qui allaitent à en discuter avec leur médecin. Aux Etats- Unis, l’industrie agro-alimentaire enrichit un grand nombre de produits en vitamine D.
3. Les chercheurs mènent l’enquête
On sait depuis longtemps que la vitamine D joue un rôle dans l’absorption du calcium et du phosphore et qu’elle contribue de manière essentielle à la solidité des os. Actuellement, les recherches portent principalement sur les liens découverts entre un déficit en vitamine D et certaines maladies chroniques telles que l’obésité, certains cancers, les maladies auto-immunes et les maladies cardio-vasculaires. Ces études permettront de déterminer si la vitamine D influence le risque de survenue de ces maladies par ses effets indirects sur les facteurs de risque cardio-vasculaires comme l’hypertension, le diabète et l’insuffisance rénale et par ses effets directs sur le cœur et le système vasculaire, ou si elle n’est qu’un «simple» indicateur d’une bonne santé générale.
4. Une supplémentation n’est pas toujours nécessaire
Un dépistage systématique n’a de sens que si un traitement existe. Or, aujourd’hui, on ne peut modifier le taux de vitamine D que grâce à la supplémentation, mais nous n’avons pas d’évidences que cela diminue les risques de survenue des maladies cardio-vasculaires. Même son impact sur le squelette est remis en question. Cela ne fait donc pas de sens de recommander une supplémentation à tout le monde. Cinq études sont actuellement en cours dans le monde pour établir l’impact de la supplémentation. Nous aurons peut-être une réponse d’ici un ou deux ans.
5. S’enrichir en vitamine D et éviter les dangers du soleil
Pour pouvoir s’exposer au soleil et permettre la synthèse de la vitamine D sans faire courir de risques à sa peau, une exposition d’une vingtaine de minutes par jour au soleil suffit. Cette petite période d’exposition garantit une bonne réserve en vitamine D chez la plupart des personnes. Le plus efficace est d’exposer, avant 11h et après 16h, les surfaces utiles, à savoir le dos et le torse, jusqu’à ce que la peau commence à rosir.