L'anesthésie, comment ça marche
EXPERTS
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1. Planifier
Avant une intervention chirurgicale programmée, le patient rencontre un médecin anesthésiste. De nombreux paramètres sont alors passés en revue pour choisir le type d’anesthésie la plus adaptée. Les risques encourus sont évoqués (lésion d’un nerf dans certaines anesthésies locorégionales, dent cassée, mort dans des cas rarissimes…). Mais «c'est aussi sûr que l'avion!», insiste le Pr Tramèr. Des maux de tête ou des nausées apparaissent parfois le jour suivant.
2. Choisir un type d’anesthésie
Deux grands types d’anesthésies existent: la générale qui supprime la conscience et la douleur, et la locorégionale qui rend indolore une partie du corps en laissant le patient conscient. Dans ce second groupe, on trouve la rachianesthésie et la péridurale (utilisées pour endormir la moitié inférieure du corps) ainsi que l’anesthésie par bloc nerveux (qui empêche le fonctionnement des nerfs de la zone opérée). Selon divers critères, l’anesthésiste choisit l’une de ces méthodes, qui peuvent se combiner.
3. Avant l’endormissement
La veille d’une opération, il faut être à jeun dès minuit pour éviter une possible pénétration de liquide gastrique dans les voies respiratoires. Pour limiter le risque d’infection, on prend une douche avec du savon antimicrobien, puis un infirmier rase la zone à opérer. Le patient est ensuite installé dans un lit et emmené au bloc opératoire, où il est pris en charge par une équipe d'anesthésie (médecin et infirmier). A chaque étape, on vérifie l’identité du patient et la zone à opérer.
4. Equiper, piquer
On pose une voie veineuse afin d’injecter les médicaments et on installe différents appareils pour mesurer la tension, la respiration et l’activité cardiaque. Dans le cas d’une péridurale, un cathéter est placé dans la colonne vertébrale. En cas de rachianesthésie, on emploiera une seringue pour injecter l’anesthésique plus profondément dans le liquide proche de la moelle épinière. Pour une anesthésie par blocs nerveux, on injecte un produit à proximité des nerfs à endormir. Dans les trois cas, la zone ciblée s’endort en quelques minutes.
5. Endormir, surveiller
Pour une anesthésie générale, le patient est endormi avant d’entrer au bloc opératoire. On injecte par voie veineuse les médicaments qui suppriment la conscience ainsi que des produits qui influent sur la douleur, l'activité musculaire et la tension artérielle. Durant l'opération, au moins un membre de l'équipe d'anesthésie est présent pour surveiller le patient, adapter l'anesthésie en cas de besoin, anticiper la fin de l'opération et le réveil du patient en réduisant peu à peu les produits qui agissent sur la conscience.
6. Réveiller
L'opération achevée, on réveille le patient. Il est alors pris en charge par les médecins et infirmiers anesthésistes de la salle de réveil, où il restera environ deux heures. Médecins et infirmiers sont prêts à parer à toute complication postopératoire ou postanesthésique immédiate (saignements, confusion, douleurs...). L'anesthésie induisant une légère amnésie, les patients peuvent oublier le premier réveil à la fin de l’opération. A la sortie de la salle de réveil, ils regagnent une autre section de l'hôpital ou leur domicile.