Consultation préanesthésique: évaluer les risques opératoires

Dernière mise à jour 12/09/16 | Article
La consultation préanesthésique sert à choisir la technique et à assurer le suivi postopératoire le plus approprié.

Comment fait-on pour m’endormir? Vais-je avoir mal au réveil? Quels sont les risques de l’anesthésie? Avant une opération, qui ne s’est pas posée ces questions, et bien d’autres encore. La consultation d’anesthésie préopératoire demeure le moment propice pour y trouver les réponses.

Depuis de nombreuses années, elle n’a plus lieu la veille de l’opération, mais plutôt entre deux et six semaines avant (le jour même en cas d’urgence) pour laisser un délai à la réflexion. «Cette consultation permet non seulement de recevoir des informations concernant le déroulement, mais aussi de déceler des problèmes qui pourraient interférer avec la prise en charge comme une insuffisance cardiovasculaire, rénale, respiratoire ou un syndrome d’apnées du sommeil. En d’autres termes, il s’agit de bien évaluer la personne pour diminuer le risque de complications», explique le Dr Eduardo Schiffer, médecin adjoint agrégé, responsable du secteur d’anesthésie viscérale et urologique des Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG).

La consultation dure entre 30 et 45 minutes selon les cas. Le médecin anesthésiste se renseigne sur les anesthésies précédentes et les éventuelles allergies, ausculte le patient, procède à un examen clinique de la voie aérienne (en cas d’intubation prévue) ou de la sphère cardiorespiratoire. En fait, il recueille tout ce qui est nécessaire à résoudre une équation à deux inconnues. D’un côté, le risque de chaque personne qui diffère selon son âge et son état de santé. De l’autre, le danger inhérent à chaque acte: une opération à cœur ouvert est plus périlleuse qu’une endoscopie.

Améliorer l’état du patient

«L’objectif est de croiser ces deux types de données pour proposer à chacun la meilleure stratégie possible. Par exemple en combinant une anesthésie générale et une péridurale pour conférer sécurité durant l’opération et confort au réveil», relève le Dr Schiffer. Autre cas: on décèle une contre-indication à une anesthésie générale chez un patient âgé auquel on doit poser une prothèse de hanche. Résultat, on lui propose une anesthésie locorégionale qui a moins d’impact sur le système cardiorespiratoire.

La consultation peut aussi déboucher sur des investigations ou examens complémentaires utiles à la prise en charge, voire sur une modification de traitement. «Nous sommes en lien étroit avec le médecin traitant afin d’améliorer l’état du patient avant l’opération», précise l’anesthésiste. C’est également un moment pour aborder les questions liées à la chirurgie et aux équipements. «Nous souhaitons que le patient choisisse en connaissance de cause. Celui-ci signe un document attestant qu’il a reçu les informations au sujet de son anesthésie, ce qui équivaut à un consentement tacite», note le Dr Schiffer. Par ailleurs, il reçoit en fin d’entretien des feuilles d’information sur les différents types d’anesthésie.

Continuité des soins

Relevons enfin que, grâce au dossier patient informatisé, les données récoltées durant la consultation contribuent aussi à garantir la continuité des soins en informant les autres intervenants: au bloc opératoire, on saura ainsi qu’une personne est allergique à la pénicilline tandis que les soignants du postopératoire pourront redonner un médicament rapidement s’il le faut.

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Source

Magazine Pulsations - http://www.hug-ge.ch/sites/interhug/files/pulsations-mars-avril2015.pdf

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