Faire l’amour souvent rend heureux et préserve la santé
Plus on fait l’amour, plus on se sent heureux. Un bonheur qui serait encore accru lorsque l’on pense s’adonner à ce plaisir plus fréquemment que son voisin. C’est le résultat d’une étude sociologique de l’Université américaine de Colorado Boulder, réalisée à partir de l’analyse des données d’un sondage mené de 1993 à 2006 auprès de 15 386 personnes qui décrivaient leur vie et leur niveau de bonheur.
Le chercheur, le Pr Wadsworth, a contrôlé et comparé de nombreux autres facteurs, dont le revenu, le niveau d’éducation, le statut marital et la santé. Ceux des sondés qui avaient fait l’amour deux ou trois fois par mois étaient à 33% plus enclins à se déclarer heureux que ceux n’ayant pas eu de relation sexuelle durant les douze mois précédents. Ceux parmi les sondés qui l’avaient fait deux à trois fois par semaine se déclaraient à 55% plus heureux. Et les personnes interrogées ayant des rapports sexuels deux ou trois fois par mois, mais qui pensaient que les autres le faisaient chaque semaine, n’avaient plus qu’une probabilité d’environ 14% de se sentir plus heureux.
Quantité et qualité
Ces résultats n’étonnent guère le Dr Francesco Bianchi-Demicheli, sexologue responsable de la Consultation de gynécologie psychosomatique et de médecine sexuelle, et médecin adjoint agrégé au Département de gynécologie obstétrique des Hôpitaux universitaire de Genève (HUG). «Cette étude sociologique rejoint une série de résultats d’études cliniques qui montrent une corrélation claire entre la santé physique et psychique et le fait d’avoir une activité sexuelle.»
Toutefois, si la fréquence des rapports sexuels joue certes un rôle, elle ne suffit pas à la satisfaction sexuelle. Certaines personnes font très souvent l’amour sans pour autant être épanouies. Par exemple parce que leur partenaire ne sait pas les stimuler convenablement ou ne s’inquiète pas de leurs besoins et envies, ne pensant qu’aux siens.
D’autres, à l’inverse, ont une activité sexuelle moins soutenue tout en se sentant comblés, parce qu’ils ont l’écoute de leur partenaire, qu’ils communiquent par les mots et par les gestes, connaissent leurs corps et savent ainsi comment se donner du plaisir. Comme le résume le sexologue, «la base nécessaire à l’épanouissement, ce sont des rapports sexuels de qualité, que le désir et l’excitation de chacun soient éveillés et comblés de manière adéquate».
Par ailleurs, notons que l’on suppose qu’il existe chez les deux sexes un principe de continuité dans la sexualité: plus on serait actif sexuellement dès sa jeunesse, plus on le resterait avec l’âge. A l’inverse, si le sexe n’était pas important, voire ennuyeux vers trente ans, cela n’évoluerait guère en vieillissant.
Le sexe prolonge la vie
Vivre une sexualité active et épanouie a divers effets bénéfiques sur la santé physique et psychique et prolongerait même la durée de vie. «Cela permet en effet de rester plus longtemps en forme et d’avoir une meilleure santé, et influe très positivement sur le bien-être général et sur les fonctions intellectuelles, en particulier sur la mémoire», explique le Dr Bianchi-Demicheli. Parmi les autres bénéfices des rapports sexuels réguliers, il cite notamment:
- une réduction des maladies cardiovasculaires et des décès dus à ces affections. Cela peut probablement s’expliquer partiellement par la libération de certaines substances pendant l’acte sexuel, dont notamment le monoxyde d’azote (NO). C’est son effet vasodilatateur qui jouerait un rôle protecteur contre les maladies cardiovasculaires, mais il existe probablement d’autres substances actives impliquées;
- une meilleure résistance au stress, ce qui protégerait l’organisme contre l’hypertension induite par le stress;
- une diminution des douleurs articulaires chez les personnes qui en souffrent de manière chronique;
- une protection contre la dépression et une amélioration de l’humeur;
- une diminution du risque de cancer du sein, chez les personnes ayant une activité sexuelle régulière, selon certaines études qui restent à confirmer.
Mythe et réalité
«Les hommes ressentent plus de désir que les femmes»
C’est un mythe largement répandu que de penser que les hommes ressentiraient davantage de besoins sexuels et auraient plus souvent envie de faire l’amour que les femmes. La réalité est plus nuancée, comme l’explique le Dr Francesco Bianchi-Demicheli: «Le désir sexuel des hommes est surtout plus constant, régulier. Même lorsqu’ils n’ont pas de partenaire fixe, cette envie à tendance à persister. Chez la femme, le désir peut être très fréquent et intense également, mais avec une variabilité beaucoup plus importante. Elle pourra ainsi vivre des périodes plus ou moins longues sans ressentir aucun ou seulement un faible désir sexuel, lorsqu’elle n’a pas de partenaire fixe ou qu’il n’est pas en harmonie avec elle, par exemple, puis ressentir la flamme du désir se raviver de manière intense, puissante et énergisante, quand et si elle rencontre un partenaire qui arrive à la faire vibrer.»
Mythes et pannes sexuelles
Le Dr Bianchi-Demicheli n’est pas non plus étonné que les personnes estimant faire l’amour plus souvent que d’autres se déclarent plus heureuses: «L’influence des mythes et croyances concernant les performances sexuelles est importante en médecine sexuelle», commente le sexologue. Or, à force de vouloir à tout prix faire correspondre sa vie sexuelle à ces stéréotypes (tels que la fréquence «normale» à laquelle on devrait faire l’amour, ou encore la manière «appropriée» de jouir pour une femme –orgasme vaginal ou clitoridien), beaucoup de personnes se créent des stress, des peurs et de l’anxiété inutiles. Et s’empêchent ainsi d’avoir une vie sexuelle épanouie.
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