Herpès, démêler le vrai du faux

Dernière mise à jour 11/02/14 | Vrai/Faux
Herpès, démêler le vrai du faux
Extrêmement commun, l'herpès est une maladie ennuyeuse sur laquelle abondent les idées reçues. Eclaircissements avec Bernard Noël, dermatologue au Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV).
L'herpès, c'est pour la vie.

Vrai. Après une première infection, l'herpès se loge dans les nerfs au niveau des ganglions et réapparaît toujours au même endroit en longeant les nerfs affectés. La fréquence de ces récidives varie suivant les individus mais peut aller jusqu'à une «rechute» par mois. Mais elles peuvent aussi être espacées de plusieurs années. Ces récidives durent d'une semaine à dix jours.

L'herpès des lèvres et celui des organes génitaux ont des origines différentes.

Faux. Deux virus donnent l'herpès, respectivement appelés HSV-1 et HSV-2. Tous les deux peuvent toucher les lèvres et les organes génitaux. Toutefois, le HSV-1 touche préférentiellement les lèvres et le HSV-2 les organes génitaux. Ce dernier se transmet habituellement par voie sexuelle, mais ont peut attraper l’un ou l’autre virus au cours d’un rapport orogénital. Les médecins détectent donc assez souvent du HSV-2 sur les lèvres et du HSV-1 sur les parties génitales.

L'herpès, c'est extrêmement commun.

Vrai. Des analyses épidémiologiques ont montré que 80% des adultes suisses étaient infectés par HSV-1 et 20% par HSV-2.

Une fois l'herpès attrapé, on est toujours contagieux.

Faux. L’herpès est surtout contagieux lorsqu’il y a des boutons. Il est alors conseillé de limiter les contacts pour éviter de contaminer autrui. En l’absence de boutons la contagiosité est faible.

Le stress peut provoquer une récidive d'herpès.

Vrai. Lors d'une période de stress, l'immunité baisse, une situation qui peut favoriser une récidive. C'est aussi le cas lors d'une exposition au soleil (où toutefois seule l'immunité de la peau diminue). Une fièvre, la grippe ou le sida font aussi baisser l'immunité générale et peuvent donc déclencher des récidives d'herpès. Chez les femmes, les règles peuvent également s'accompagner de récidives.

L'herpès peut se guérir.

Faux, malheureusement. «Il n'existe pas de traitement à 100% efficace contre l'herpès, ni de médicament qui éradique le virus», détaille le Dr Noël. «Les traitements ont un effet très modeste, poursuit-il, mais une crise d'herpès traitée sera moins longue et moins grave. Il faut d'ailleurs commencer le traitement le plus tôt possible pour un maximum d'efficacité.»

Les traitements éprouvés contre l'herpès se basent sur le même principe.

Vrai. Il s'agit de médicaments antiviraux, principalement l'aciclovir et le valaciclovir. La manière de délivrer ces molécules peut par contre différer. Pour un herpès localisé, on utilisera un traitement externe dit topique, sous forme de patch ou de crème. Si l'herpès est plus sévère, qu'il s'agit de la première infection ou que les récidives sont trop fréquentes, on donnera un traitement sous formes de comprimés, dit systémique.
Il existe aussi de nombreux traitements de médecine non conventionnelle contre l'herpès mais la preuve de leur efficacité n'est pas bien documentée.

L'herpès, ce n'est jamais grave.

Faux. Il existe des formes oculaires qui peuvent provoquer des ulcérations de la cornée et une perte de la vision. Il existe aussi des formes disséminées qui peuvent toucher toute la surface corporelle ou même des organes internes. Les personnes qui ont une immunité très diminuée (HIV, cancer, etc.) sont particulièrement à risque. Enfin, lors de grossesse, un herpès génital peut être une indication à pratiquer une césarienne.

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