Interruption de grossesse tardive: la loi et la pratique
Depuis 2002, la loi suisse stipule que l’avortement est légal jusqu’à la 12e semaine de grossesse. Après l’écoulement de ce délai, l’interruption de grossesse est non punissable, à condition qu’un avis médical démontre qu’elle est nécessaire pour écarter le danger d’une atteinte grave à l’intégrité physique ou d’un état de détresse profonde de la femme enceinte.
En Suisse, seules 4% des IVG sont effectuées tardivement. Les 85% des interventions ont lieu avant la fin de la 10e semaine de grossesse (soit la 8e semaine après la fécondation).
Motifs médicaux avant tout
«Une majorité des IVG tardives sont nécessaires à cause d’une malformation grave du fœtus qui n’a pas pu être découverte plus tôt. D'autres sont indispensables à cause d'un danger physique ou psycho-social grave pour la femme enceinte», explique la Drsse Michal Yaron, médecin-adjointe, responsable des consultations ambulatoires de gynécologie, de gynécologie pédiatrique et des adolescentes aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG).
Aux HUG, en cas de grossesse tardive, l’évaluation de la situation de la patiente est effectuée dans le cadre d’un colloque multidisciplinaire. Pour les mineures, on tient notamment compte de l’âge de la jeune fille et si ses parents sont au courant ou non. «C’est particulièrement important dans certaines cultures, car avoir un enfant sans être mariée peut être catastrophique pour leur vie, voire mettre leur vie en péril!», note la Drsse Yaron.