Médecine personnalisée et Quantified Self, même combat?

Quels liens y a-t-il entre la quantification de soi et la médecine personnalisée?
Dans les deux approches, le patient reprend le pouvoir sur son corps et sur sa santé. En médecine personnalisée, lorsqu’il existe plusieurs traitements contre une maladie, médecin et patient coopèrent et partagent la décision. En raison des progrès techniques toujours plus grands, on a de plus en plus d’informations sur les patients. Parallèlement, on connaît de mieux en mieux les risques des médicaments et des traitements. Tout cela rend les choix thérapeutiques toujours plus difficiles. Au vu de l’accélération des choses, sera-t-on toujours en mesure de mener des essais cliniques pendant dix ans? La personnalisation des traitements et la responsabilisation du patient pourraient bien être la solution à tout cela.
Grâce à cette personnalisation, à laquelle le Quantified Self (QS) participe, le patient sera-t-il mieux soigné au final?
En pharmacogénétique –un des domaines de la médecine personnalisée– on cherche à orienter un traitement en fonction du profil, notamment. Le QS va dans le même sens. Grâce à ces outils, le patient viendra avec des données toujours plus fines le concernant. Mais les questions sont multiples: que faudrait-il quantifier pour pouvoir prédire la réaction d’un médicament dans l’organisme du patient? Le moment de la prise? Les aliments ingérés? On ne le sait pas encore. Si les espoirs d’une médecine plus personnalisée existent, on reste aujourd’hui encore très mauvais en matière de prédiction pour savoir quels médicaments (pharmacogénomique) et quelle alimentation (nutrigénomique) sont les plus adaptés à chacun.
Les informations collectées par le patient lui-même ne seront alors pas utiles?
Paradoxalement, et dans un premier temps, la personnalisation maximale des données servira sans doute plus la collectivité que l’individu lui-même. Grâce à elle, la recherche va faire des pas de géant.

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