La pharmacogénomique au secours des douleurs chroniques
Certaines personnes vont être qualifiées de «sensibles», d’autres de «résistantes», alors qu’elles sont touchées par une même maladie et exposées à une même molécule. C’est là qu’entre en jeu la pharmacogénomique (association de pharmacologie et génétique).
«Nous commençons à mieux identifier et caractériser les variations génétiques, qu’on appelle polymorphismes, et qui ont un impact à différentes étapes de la vie du médicament: son absorption, sa transformation, son élimination, et son action au niveau de la cible», détaille le Pr Jules Desmeules, chef du service de pharmacotoxicologie. En fonction de ces variations individuelles, qui peuvent toucher entre 10 et 15% de la population, le médicament sera plus efficace chez certains ou plus toxique chez d’autres.
La pharmacogénomique trouve notamment d’intéressantes applications dans le champ des douleurs chroniques, parfois très résistantes à l’usage des analgésiques. «En cas de séquelles d’un zona par exemple –une maladie virale qui peut conduire à des douleurs neuropathiques–, les individus peuvent répondre un peu moins bien au traitement, détaille le spécialiste. Lorsque les dérivés de la morphine sont moins efficaces, on doit alors avoir recours à des antiépileptiques ou des antidépresseurs.»
La pharmacogénomique devrait permettre, à terme, d’intégrer les particularités individuelles afin d’optimiser les doses de médicament à administrer à chaque patient.
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Article repris du site pulsations.swiss