Inégalité de genre face à la douleur
Les femmes sont plus sujettes aux douleurs chroniques. Des facteurs de risque comme les violences physiques et psychologiques, par exemple, les y exposent davantage. Les mécanismes à l’origine de la douleur sont-ils différents selon les sexes? Certains en font l’hypothèse. Des facteurs biologiques (génétiques, hormonaux) pourraient en effet être en cause, mais d’autres recherches sont nécessaires pour le confirmer.
Des expériences ont montré que la femme perçoit plus rapidement la douleur, qui se fait plus intense et plus persistante. Peut-être sous l’influence des hormones sexuelles qui modulent la sensibilité. On suppose également que les normes masculines favorisent une plus grande acceptation de la douleur. Les hommes auraient ainsi tendance à la minimiser et à consommer davantage de substances pour l’apaiser. De leur côté, les femmes semblent plus enclines à exprimer leur inconfort et à consulter.
Influence du sexe ou du genre et de l’éducation? Difficile de faire la part des choses. Mais ces dissemblances peuvent conduire à une prise en charge différenciée: les hommes se verraient ainsi prescrire plus d’antalgiques et les femmes plus de tranquillisants. «Dans l’attente de davantage de précisions scientifiques, il est essentiel que tous les professionnels de la santé et les proches entendent sans préjugés la description des douleurs de chacun et de chacune, chaque histoire douloureuse étant singulière», commente la Dre Valérie Piguet, médecin consultante aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), spécialiste douleur SPS (Swiss Pain Society).
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Article repris du site pulsations.swiss