Hoppy et Billy, robots de compagnie en pédiatrie

Dernière mise à jour 07/01/20 | Article
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«Il aide beaucoup mon fils durant ses soins pas très sympathiques. Il nous aide aussi à passer le temps, qui est parfois bien long aux soins intensifs.» Celui dont parle Caroline, maman de Hugo, 7 ans, n’est ni un infirmier, ni un médecin, mais… un robot.

Arrivés dans le Service de néonatologie et soins intensifs pédiatriques des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) en mai 2019, Hoppy et Billy ont révolutionné la prise en charge des enfants en les aidant à supporter des soins parfois très lourds. «En les distrayant, ils permettent de diminuer l’attente, mais aussi l’angoisse et le stress lors d’interventions douloureuses. Quant à nous, soignants, ils nous aident à optimiser l’accompagnement de l’enfant, ce qui facilite notre pratique», explique Mélanie Théate-Berlioz, infirmière aux soins intensifs pédiatriques des HUG, qui a donné vie à ce projet avec Julie Renaut, infirmière dans ce même service, et la Dre Alice Bordessoule, médecin adjointe aux soins intensifs pédiatriques.

Il faut dire que Hoppy et Billy, financés entièrement par la Fondation privée des HUG, font partie de la dernière génération de robots. Avec leur allure androïde, ils parlent directement à l’enfant, et en pas moins de 119 langues. Sur leur buste, une interface propose des contenus ludiques et pédagogiques adaptés à chaque âge. Les plus petits peuvent écouter des comptines, les plus grands faire des jeux ou recevoir des programmes d’éducation scolaire ou thérapeutique, sur la mucoviscidose par exemple.

D’une visite à l’autre, le robot enregistre les activités de l’enfant qui scanne son bracelet pour être reconnu. «À terme, des programmes de reconnaissance faciale pourront également être intégrés pour ajouter à l’interactivité robot/patient», s’enthousiasme Mélanie Théate-Berlioz. Une modernité qui peut faire peur, mais sur laquelle les deux infirmières se veulent rassurantes: «Le but n’est absolument pas de remplacer les soignants. D’ailleurs, le robot n’est jamais seul avec l’enfant, expliquent-elles. Et s’il n’est pas là, nous avons aussi quelques secrets pour distraire nos jeunes patients!». L’empathie et la patience des infirmiers, mais aussi les nombreuses initiatives d’animations bénévoles à l’hôpital –comme les visites de clowns– et l’hypnose clinique ont encore toute leur place en pédiatrie. «Les robots sont un outil parmi d’autres pour amener une distraction pendant les soins réalisés», précise Julie Renaut. Quant aux parents, l’initiative semblerait aussi leur être bénéfique. «Les adultes se prennent au jeu, et on constate également chez eux une diminution du stress pendant des soins ou des interventions difficiles sur leur enfant», confie Julie Renaut.

Robot version nounours

Pour mesurer l’impact des robots en pédiatrie, une large étude publiée en juillet 2019 par la revue américaine Pediatrics a réparti les jeunes patients d’un service de l’Hôpital pour enfants de Boston en trois groupes: le premier avait accès à «Huggable», un robot à l’apparence d’un nounours; le deuxième pouvait utiliser un avatar interactif de Huggable sur une tablette; enfin, un troisième avait reçu un nounours en peluche classique. Il est apparu que les sujets en contact avec le robot ont présenté «des niveaux de joie et de détente plus élevés que ceux qui avaient simplement une tablette ou un ours traditionnel». Interrogés, les parents ont également relevé des niveaux moins élevés de douleur perçue. «Les robots compagnons semblent être des outils intéressants qui pourraient offrir de nouvelles façons de répondre aux besoins émotionnels des enfants», concluent les auteurs de l’étude.

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Article repris du site  pulsations.swiss

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