Le lien épigénétique entre la maltraitance infantile et la psychose chez lʹadulte
[TEXTE: CLÉMENTINE FITAIRE]
Une récente étude publiée dans la revue Molecular Psychiatry a mis en lumière les mécanismes épigénétiques en jeu dans cette corrélation, c’est-à-dire la façon dont notre environnement (pollution, stress, malnutrition, traumatismes…) peut impacter des marqueurs spécifiques et moduler négativement l’expression d’un gène. Dans leur étude, les neuroscientifiques ont comparé plus d’un demi-million de marqueurs entre personnes atteintes d’un premier épisode psychotique et personnes saines. Résultat: certains marqueurs en particulier sont altérés suite à un traumatisme, laissant une signature épigénétique et amenant le corps à traduire différemment l’ADN. «Des abus sexuels, physiques, émotionnels ou des négligences sont fortement associés à l’apparition de psychoses, explique le Dr Luis Alameda, responsable du programme TIPP (Traitement et intervention précoce dans la psychose) et chercheur au Service de psychiatrie générale du Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) et au King's College London. Mais il existe aussi d’autres facteurs de risque tels que la consommation de cannabis.» Étudier ces corrélations pourrait permettre le développement de thérapies spécifiques, notamment en «corrigeant» les marqueurs altérés.
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Programme TIPP - Département de psychiatrie du CHUV