Deux mille pas (de plus) chaque jour protègent cœur et vaisseaux
C’est une méthode préventive on ne peut plus concrète que proposent les auteurs d’une grande étude internationale, dont les résultats viennent d’être publiés dans la revue médicale britannique The Lancet.1 Cette étude a réuni des chercheurs britanniques, américains, autrichiens, finlandais et saoudiens, dirigés par le Dr Thomas Yates, spécialiste britannique du diabète au centre hospitalier général de Leicester.
Intolérance au glucose
Ce travail a porté sur les données des dossiers médicaux de 9306 adultes vivant dans quarante pays, pour lesquelles un risque diabétique avait été mis en évidence: une intolérance au glucose (ITG). En présence de ce phénomène biologique, l’organisme commence à perdre sa capacité métabolique naturelle de réguler le taux de sucre dans le sang (glycémie) après les repas. L’ITG se traduit par des glycémies plus élevées que la normale, sans pour autant que l’on puisse encore parlerstricto sensu de «diabète» et de personne «diabétique». Or il est bien établi que les stades pré-diabétiques (et a fortiori le diabète) augmentent les risques d'infarctus du myocarde et d'accident vasculaire cérébral.
150 minutes par semaine
L’étude publiée par The Lancet était soutenue financièrement par le groupe pharmaceutique Novartis. Elle s’inscrivait dans le cadre de l’étude dite NAVIGATOR. Tous les participants recevaient un programme de modification du style de vie: en substance, réduction du poids et de la consommation de produits gras associée à une augmentation de l’activité physique (sur la base de 150 minutes par semaine). Les volontaires ont pu disposer de podomètres pour enregistrer au plus près les distances moyennes parcourues chaque semaine.
Marche bienfaitrice
Une modélisation statistique a été effectuée pour étudier précisément la relation entre le niveau d’activité pratiquée et le risque ultérieur de maladie cardiovasculaire –en intégrant les différents facteurs de confusion connus que sont l'indice de masse corporelle, le tabagisme, l'alimentation, les antécédents médicaux et les traitements médicamenteux.
Il est ainsi une nouvelle fois démontré à quel point la marche peut être bienfaitrice. Plus précisément, il est apparu que faire 2000 pas quotidiens de plus (soit une marche d’environ vingt minutes) permettait de réduire de 8% le risque d’apparition de maladie cardio-vasculaire chez les personnes pré-diabétiques. Une différence observée au bout d’un an seulement.
Huit pré-diabétiques sur cent personnes
Il apparaît aussi que sans rien changer à leurs habitudes, les personnes qui marchent plus sont mieux protégées que celles qui marchent peu, chaque tranche de 2000 pas quotidiens supplémentaires diminuant le risque de 10%. C’est là un résultat de toute première importance, puisque près de 8% de la population mondiale (344 millions de personnes) est touchée par l’ITG et cette proportion pourrait atteindre 8,4% (472 millions) en 2030.
Des études précédentes avaient certes déjà démontré que l'activité physique avait un effet non négligeable sur la santé des pré-diabétiques, mais c'est la première fois qu'une étude quantifie l'effort requis pour modifier le risque. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) préconise pour sa part de faire plus de 10 000 pas par jour, soit entre six et huit km. Combien sommes-nous à respecter cette sage recommandation?
1. Un résumé (en anglais) de cette publication est disponible ici.
Diabète
Le diabète est une anomalie de l’utilisation du sucre (glucose) en raison d'un manque d'insuline ou d'une moins grande sensibilité de l'organisme à l'insuline.