Un infarctus, mais pas deux
En Suisse, chaque année 30000 personnes sont victimes d’un infarctus du myocarde et quelque 8500 en décèdent. Parmi les survivants, un sur sept fera une récidive dans l’année qui suit. C’est beaucoup. C’est trop. «Les études montrent que 30% des victimes d’une crise cardiaque arrêtent leur traitement un mois après l’événement qui a failli leur coûter la vie. Nous devons abaisser ce taux si nous voulons diminuer les récidives», martèle le Dr Pierre-Frédéric Keller, médecin adjoint au service de cardiologie.
Mais comment améliorer l’adhésion des patients à leur traitement? Par l’enseignement thérapeutique et la sensibilisation des soignants. «Mais nous ne pourrons faire baisser la mortalité que par une action conjuguée, ciblée à la fois sur les patients, les soignants et les réseaux de soins. Le programme ELIPS® répond à ce triple objectif», affirme le Dr Keller, initiateur et responsable de cette action d’envergure nationale.
Premiers résultats
Une vaste étude est en cours pour en évaluer les bénéfices. Les résultats définitifs ne seront publiés qu’en 2013, mais certains sont déjà connus. «Par exemple, la réadaptation cardiaque, dont les effets sur la baisse de la mortalité sont bien documentés, n’était prescrite qu’à 30% des patients. Aujourd’hui, un sur deux en bénéficie», se réjouit le médecin.
Lancé avec le soutien du Fonds national pour la recherche scientifique, ELIPS® est aujourd’hui développé dans les cinq hôpitaux universitaires suisses. Fresque murale didactique, dépliant, DVD, site Internet (www.elips.ch), application smartphone, cours de formation spécialisée en entretien motivationnel, e-learning, web TV, carnet de sortie… le programme se décline sur tous les supports possibles, en allemand et en anglais.
Carnet de sortie made in USA
«Chaque axe mériterait à lui seul un article. De l’éducation thérapeutique à la formation des soignants à l’entretien motivationnel, tous apportent leur lot d’innovations. Le carnet de sortie, par exemple, inspiré des Etats-Unis, véhicule des informations détaillées sur les traitements, les facteurs de risque et la prévention. Signé par les soignants et les patients à la sortie de l’hôpital, il est donné au patient et à son médecin traitant. Cela crée une triple alliance thérapeutique. C’est un outil précieux», souligne le Dr Keller.
ELIPS® a reçu le label de la Fondation suisse de cardiologie. Mais les HUG ne s’en tiennent pas là. Une action du même genre est développée autour de l’insuffisance cardiaque. «Pour cette maladie, nous utilisons plus activement l’interactivité sur Internet. L’avenir de l’éducation thérapeutique passe par les nouveaux outils informatiques et l’utilisation croissante des réseaux sociaux. Et ceci, dans tous les domaines de la médecine», conclut le Dr Keller.
Pulsations - juillet-août 2012
Article original: http://bookapp.fr/api/hug/viewer/viewer.php?mag=HUGE_127#15
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