Un robot pour détruire les tumeurs
Un double bip résonne dans la salle de contrôle à chaque fois que le Cyberknife délivre une dose de rayons X. Entre deux irradiations, le bras du robot se déplace autour de la patiente afin de trouver les meilleurs angles pour atteindre sa tumeur au cerveau. Deux techniciennes en radiologie surveillent le déroulement du traitement prescrit, qui durera encore une vingtaine de minutes. Le Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) bénéficie d’un Cyberknife depuis un an. En résumé, il s’agit d’un bras robotisé au bout duquel est fixé un appareil de radiothérapie qui permet de détruire les cellules cancéreuses avec des rayons X. Le gain? Techniquement, la très grande mobilité de ce bras lui permet de diriger son rayonnement selon des angles qui seraient difficiles à atteindre avec un appareil classique, et surtout, de les multiplier: au cours d’une séance, le Cyberknife se repositionne plusieurs dizaines de fois. De plus, il est couplé à des appareils d’imagerie qui contrôlent en permanence son action en les comparant avec des radios effectuées au préalable.
Deux cents patients par an
Cliniquement, cet appareil offre une plus grande précision, explique le Pr Jean Bourhis, chef du Service de radio-oncologie du CHUV. On peut donc réduire considérablement les marges, ces zones saines que l’on traite autour de la tumeur par sécurité. Avec le Cyberknife, elles ne sont plus que de l’ordre du millimètre. Et comme les marges sont réduites, les effets secondaires le sont aussi. De même, l’irradiation très précise de la tumeur permet de réduire la durée totale des traitements: dans certains cas, les protocoles prévoient cinq à sept fois moins de séances et donc autant de visites à l’hôpital en moins pour le patient.
Tous les cancers ne peuvent toutefois pas être traités de cette manière. L’utilisation du Cyberknife s’applique à des tumeurs petites et moyennes, proches de zones critiques comme le cerveau ou le nerf optique. C’est le cas par exemple des tumeurs cérébrales, du foie, du poumon, de la prostate ou situées à proximité de la moelle épinière. Cela représente aujourd’hui 200 patients par an au CHUV. La méthode pourrait être utilisée chez un patient sur cinq traité par radiothérapie.