Comment savoir si mon enfant a un cancer?

Dernière mise à jour 09/10/20 | Article
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Les cancers des enfants s’accompagnent de symptômes non spécifiques puisqu’ils ressemblent souvent à ceux d'autres maladies infantiles. Certains signes peuvent toutefois alerter les parents et les pédiatres.

Qu’est-ce qui peut mettre la puce à l’oreille des parents? 

Bien qu’ils soient atteints d’un cancer, certains enfants paraissent en bonne santé: ils conservent leur bonne mine, ils ont de l’appétit et ne se plaignent pas. D’autres ont des douleurs, ils vomissent, boitent, ont des troubles visuels, etc. Ce sont des symptômes qui peuvent se manifester dans de nombreuses maladies infantiles bénignes et ne sont donc pas spécifiques aux cancers. Certains signes peuvent toutefois alerter les parents. 

Les parents doivent être attentifs s’ils constatent que leur enfant a un gros ventre ou une grosseur. Cela peut être le signe qu’une tumeur se développe dans l’abdomen, notamment dans le rein ou dans son voisinage immédiat. Ils doivent aussi se méfier si, en palpant le bambin, ils sentent un bombement, une saillie ou une boule sous sa peau. 

Il est fréquent de repérer de petits ganglions à l’aine, sous les aisselles ou dans le cou qui grossissent parfois et deviennent sensibles en cas d’infection. Le phénomène est courant et n’a rien d’inquiétant. En revanche, s’il se forme, sans raison apparente, un groupe isolé de ganglions durs, qu’ils grossissent et qu’ils persistent, mieux vaut consulter le pédiatre. 

D’une manière générale, toute excroissance sur le pourtour de la bouche, des narines, du conduit auditif, du vagin ou de l’anus, ainsi qu’un suintement de sang sortant de l’un de ces orifices est suspect. L’observation d’un testicule volumineux, même s’il n’est pas douloureux, peut être le signe d’un cancer. Par ailleurs, l’apparition d’un reflet lumineux ou blanchâtre dans la pupille de l’enfant ou encore d’un strabisme peut indiquer le développement d’un rétinoblastome. 

Un enfant peut avoir mal à la tête et vomir occasionnellement. En général, ce n’est pas bien grave, surtout si cela passe avec des antalgiques. En revanche, si le traitement ne lui fait aucun effet et s’il est pris de vomissements le matin, qu’il voit double ou trouble, que sa démarche devient chancelante et qu’il tombe fréquemment, que son caractère ou son comportement changent, c’est peut-être parce qu’il souffre d’une tumeur du système nerveux central. L’enfant peut par ailleurs être très fatigué, pâle et avoir une infection fébrile qui ne cesse pas, même à l’aide de médicaments. Il peut en outre avoir des petites plaques rouges sur la peau, qui ne disparaissent pas quand on les touche, associées à des douleurs à la marche et à une boiterie. Ces symptômes peuvent notamment évoquer une leucémie. Dans tous les cas, une visite chez le pédiatre s’impose. 

Pas de dépistage systématique, ni de prévention généralement

Alors qu’il existe divers tests de dépistage systématique qui permettent de détecter un cancer chez un adulte en apparente bonne santé, il n’existe rien de tel pour repérer une tumeur chez l’enfant. 

Dans les cancers des enfants, le rôle des facteurs génétiques transmis connus est faible (ils interviennent dans environ 5% des cas). Dans de rares situations, certaines anomalies génétiques présentes dans toutes les cellules de l’organisme sont associées à une fréquence accrue de cancers. C’est le cas par exemple de la trisomie 21, qui augmente le risque de leucémie. En dehors de ces anomalies génétiques, les frères et sœurs de l’enfant affecté par une tumeur n’ont pas plus de risques de développer un cancer que l’ensemble de la population. Lorsque plusieurs membres d’une même famille ont été frappés par des cancers, ils peuvent bénéficier d’une consultation en oncogénétique et, dans certains cas, d’un test génétique qui leur permet d’évaluer les risques qu’eux-mêmes ou leurs descendants ont de développer un cancer. Dans certaines situations, ces diagnostics génétiques peuvent aussi être pratiqués au stade prénatal ou préimplantatoire (dans le cadre d’une fécondation in vitro). 

Le dépistage est facilité lorsque la tumeur forme une masse palpable ou visible dans l’abdomen. Si la grosseur est déjà présente avant la naissance, elle est souvent repérable lors des échographies auxquelles sont régulièrement soumises les femmes pendant leur grossesse. Lorsqu’elle se développe au cours des premières années de vie, la tumeur peut être détectée par le pédiatre lorsqu’il palpe son patient. L’augmentation du volume d’un ganglion suggère par exemple la présence d’un lymphome; un gros rein, un gros foie ou une grosse rate sont des signes que ces organes sont touchés. Un trouble de la vision peut évoquer la présence d’un rétinoblastome et des maux de tête qui perdurent ou des problèmes neurologiques, que l'enfant présente une tumeur du cerveau. Toutefois, les leucémies, qui sont les cancers pédiatriques les plus fréquents, ne se voient pas et ne se révèlent souvent pas au toucher. Les enfants consultent généralement pour des maladies infantiles, par exemple des otites ou des fièvres à répétition, une fatigue et une pâleur, dont la cause est difficile à cerner. Ils vont aussi chez le pédiatre lorsque, par la suite, leur foie ou leur rate gonfle, qu’ils boitent ou qu’apparaissent sur leur peau des taches rouges. C’est souvent à l’issue d’une analyse sanguine anormale que les pédiatres suspectent la présence d’une leucémie.

Le vaccin qui protège contre le cancer du col de l’utérus

Les cancers pédiatriques étant essentiellement des maladies du développement, ils semblent peu dépendre du mode de vie et peuvent donc, en général, difficilement faire l’objet d’une prévention. À une exception près toutefois. Le cancer du col de l’utérus, qui peut également affecter les adolescentes, a pour principale cause le papillomavirus (PVH, pour papillomavirus humain, ou encore HPV), qui se transmet par voie sexuelle et contre lequel on dispose d’un vaccin. Il est donc fortement recommandé de vacciner les adolescents (filles et garçons) avant leurs premiers rapports sexuels, afin de les protéger contre l’infection par le HPV et, de ce fait, contre le cancer du col de l’utérus.

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Adapté de J’ai envie de comprendre… Le cancer de l'enfant et de l'adolescent, de Marc Ansari et Elisabeth Gordon, en collaboration avec Fabienne Gumy-Pause, Ed. Planète Santé, 2018.

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