Cancers de l’enfant: quels traitements?
La chirurgie
La chirurgie peut d’abord être réalisée à des fins diagnostiques. Utilisées dans un but thérapeutique, les interventions chirurgicales visent à retirer les tumeurs localisées et accessibles.
Comme toute intervention, la chirurgie oncologique peut être source de complications. Celles-ci dépendent bien évidemment du type d’opération réalisée, de la région impliquée et de l’état général de l’enfant opéré. Certains effets secondaires sont liés à l’anesthésie générale, d’autres à l’acte chirurgical lui-même. Il peut aussi arriver qu’au moment où on l’enlève, la tumeur se rompe; elle libère alors des cellules cancéreuses, ce qui peut augmenter le risque de récidives. Lorsqu'ils procèdent à l’ablation d’une tumeur, les chirurgiens doivent également enlever une partie des tissus sains qui entourent la tumeur. Cette pratique peut poser problème et même être mutilante chez l’enfant dont les organes – et les os – sont de très petite taille. Par ailleurs, outre la tumeur, l’organe qui l’abrite doit parfois être ôté, en totalité ou en partie, ce qui peut entraîner des séquelles à long terme.
La chimiothérapie
La chimiothérapie regroupe les traitements utilisant des substances chimiques, donc des médicaments, qui détruisent les cellules de la tumeur et les métastases. Les oncologues disposent de nombreux médicaments qui peuvent être administrés seuls ou en association. Le choix dépend du type de tumeur, de l’organe ou de la région du corps à traiter. En outre, chaque cancer est particulier et nécessite un traitement adapté. La chimiothérapie peut être utilisée avant la chirurgie afin de diminuer la taille de la tumeur avant l’opération. Employée après une opération, elle détruit les éventuelles cellules cancéreuses restant dans la zone opérée.
Les enfants sont traités avec les produits utilisés chez les adultes. Toutefois, ces médicaments sont soigneusement dosés en fonction de la taille et du poids du jeune patient, mais aussi en tenant compte du fait que l’enfant, en pleine croissance, ne métabolise pas les produits pharmaceutiques comme le font les adultes.
Par ailleurs, les enfants n’ayant généralement pas de troubles cardiaques, respiratoires ou autres, il est possible d’avoir recours à des traitements plus intensifs que ceux pratiqués chez leurs aînés.
La durée de la thérapie peut être d’un à six mois, voire de deux à trois ans, selon le type de cancer. Certaines chimiothérapies étant très intensives, elles nécessitent une hospitalisation qui permet de suivre l’enfant et de faire face aux éventuelles complications. Toutefois, de plus en plus souvent, certaines phases du traitement peuvent être faites de manière ambulatoire.
Les produits anticancéreux ont divers effets secondaires, à commencer par des vomissements, de la constipation, des nausées, des diarrhées ou des allergies. Les médicaments n’étant pas sélectifs pour la tumeur, ils agissent aussi sur la moelle osseuse qui est «l’usine» de production des différents composants du sang. Ils peuvent ainsi diminuer le taux de globules rouges et provoquer une anémie, réduire le nombre de globules blancs, ce qui augmente le risque d’infections, ou encore abaisser la quantité de plaquettes sanguines, ce qui favorise les saignements.
La radiothérapie
La radiothérapie consiste à détruire les cellules cancéreuses en les «bombardant» avec des radiations, essentiellement des rayons X. La plupart du temps, la radiothérapie est combinée à un autre type de traitement. Durant le traitement, le patient doit rester immobile, une contrainte souvent difficile pour le petit enfant. C’est pour cette raison qu’on préfère parfois l’endormir.
Ce mode de traitement a grandement bénéficié des progrès réalisés dans l’imagerie médicale au cours des dernières décennies. Avant d’appliquer les rayons, les radiothérapeutes doivent en effet pouvoir localiser la tumeur le plus précisément possible. Aujourd’hui, les techniques d’imagerie permettent aux médecins de visualiser le métabolisme de la tumeur, permettant ainsi de suivre son évolution au cours du traitement. Elles leur apportent en outre une aide lors des biopsies et des opérations.
La radiothérapie est efficace pour détruire les tumeurs ou les métastases, mais elle s’accompagne d’effets secondaires non négligeables. Certains ne sont que passagers, comme les brûlures dans les zones irradiées, des pertes de cheveux locales, une fatigue ou des nausées. D’autres laissent des séquelles à long terme et peuvent générer des problèmes de fertilité, de cataracte, etc. Les enfants étant en pleine croissance, la radiothérapie peut diminuer ou arrêter le développement de leurs os et de leurs cartilages. Pour réduire ces effets délétères, on cherche donc à réduire au maximum les doses de rayons administrées et l’étendue de l’irradiation.
Les traitements palliatifs
La chirurgie, la chimiothérapie ou la radiothérapie peuvent aussi être utilisées pour améliorer le confort d’un patient chez qui tous les traitements visant la guérison ont malheureusement échoué. On parle alors de thérapies palliatives, de soins de confort. Un traitement de ce type n’a, il est vrai, aucun but curatif, mais il permet de soulager les symptômes associés à la maladie.
Mon enfant va-t-il perdre ses cheveux pendant la chimiothérapie?
Oui souvent, mais pas toujours. De nombreux médicaments utilisés en chimiothérapie bloquent la multiplication des cellules qui se divisent rapidement, comme celles qui sont à l’origine des cheveux. Ceux-ci ont donc tendance à tomber. Ce phénomène n’est lié ni à l’efficacité du traitement, ni à la gravité de la maladie. En outre, il n’est que temporaire. Quelques semaines après le traitement, les cheveux recommencent à pousser. Pendant un certain temps, ils peuvent être plus fins qu’auparavant ou différents mais, peu à peu, ils retrouvent leur aspect initial.
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Adapté de J’ai envie de comprendre… Le cancer de l'enfant et de l'adolescent, de Marc Ansari et Elisabeth Gordon, en collaboration avec Fabienne Gumy-Pause, Ed. Planète Santé, 2018.