L’électrocardiogramme, pas encore recommandé en tant qu’outil de dépistage

Dernière mise à jour 16/12/14 | Article
L’électrocardiogramme, pas encore recommandé en tant qu’outil de dépistage
Simple, non invasif et peu coûteux, l’électrocardiogramme (ECG) est un examen fréquemment utilisé par les médecins chez un patient souffrant de signes cardiaques. En revanche, il n’est pas, à l’heure actuelle, recommandé chez les patients ne présentant aucun symptôme.

Largement prescrit, l’électrocardiogramme est utilisé par les cliniciens pour diagnostiquer divers symptômes d’origine cardiaque: dyspnée, douleurs, palpitations, malaise… En revanche, chez un patient ne présentant a priori aucun signe cardiaque, son utilité est débattue. En effet, l’ECG n’est pas inclus dans les scores cliniques utilisés par les médecins pour évaluer un risque cardiovasculaire. La question est donc de savoir si une révision de ces scores, en y ajoutant l’examen de l’électrocardiogramme, serait pertinente.

De récentes études montrent que des patients âgés de 70 à 79 ans sans symptômes cardiaques présentent tout de même des anomalies de leur électrocardiogramme. L’examen a également été ajouté à titre expérimental, pour évaluer les risques cardiovasculaires des patients selon trois stades: bas, intermédiaire ou haut. L’étude montre que l’ECG a permis une meilleure classification des patients, en diminuant le nombre de ceux à haut risque et en augmentant le nombre de patients à risque faible.

Fiabilité de l’outil dans le dépistage

L’amélioration du classement des patients ne rend pas l’électrocardiogramme incontournable pour autant. Il offre une interprétation électronique, standardisée, tout en étant fiable et peu coûteux. En revanche, des limites existent: un ECG négatif doit-il (peut-être faussement!) rassurer un patient ou, à l’inverse, un électrocardiogramme positif sera-t-il obligatoirement suivi d’examens plus approfondis?

L’ECG répond à un grand nombre d’attentes et semble pouvoir être utilisé un jour en tant qu’examen de dépistage. Mais d’autres interrogations subsistent. L’ECG change-t-il suffisamment l’estimation du risque cardiovasculaire pour être utilisé? Des études plus poussées doivent être envisagées pour le savoir. Tout comme pour déterminer si l’électrocardiogramme améliore suffisamment le devenir des patients.

En conclusion, l’ECG pourrait être un examen de dépistage envisagé, en raison du nombre de personnes classées à risque plus faible suite à son utilisation. Mais il ne faut pas oublier les examens supplémentaires engendrés dans le cas d’anomalies, examens qui pourraient n’apporter aucun bénéfice clinique au patient. Des études complémentaires doivent donc être envisagées pour répondre complètement à la question.

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Référence

Adapté de «Faut-il faire des ECG de dépistage chez les adultes asymptomatiques?», Drs Baris Gencer, Reto Auer, Prs Dipen Shah, Nicolas Rodondi, Service de cardiologie, HUG, Genève, Médecine interne générale, PMU Lausanne, Clinique universitaire et Policlinique de médecine interne générale, Hôpital de l’Ile, Berne. In Revue Médicale Suisse 2014:10:549-53. En collaboration avec les auteurs.

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