J’ai une grosseur, un kyste… que faire?
Les différents types de nodules
On parle souvent de «kyste» pour désigner une grosseur. En fait, le kyste est un nodule creux. Il est constitué d’une coque contenant un liquide plus ou moins visqueux, comme du sébum (kyste sébacé) ou du sang (kyste hémorragique). Situé sur les articulations (kyste synovial), il peut disparaître spontanément ou nécessiter une intervention en cas de gêne.
Les kystes des glandes sudoripares (localisées là où l’on transpire, notamment sous les aisselles) sont également assez communs, mais peuvent s’infecter.
Les nodules pleins sont eux constitués de différents tissus, dont la nature peut être déterminée par une analyse. Parmi ceux-ci il y a les nodules bénins, qui sont souvent formés de tissus fibreux ou de graisse. Et les nodules malins, qui contiennent des cellules cancéreuses.
Certains sont calcifiés, ils sont plus durs à la palpation. Il peut alors s’agir également d’une excroissance osseuse.
Les ganglions, eux, contiennent des cellules lymphatiques. Ils peuvent grossir soudainement et devenir palpables en réponse à une infection ou à une inflammation. Dans une angine, par exemple, les ganglions de la région de la mâchoire sont enflammés. De petites lésions du cuir chevelu peuvent provoquer une réaction des ganglions de la chaîne du cou; une infection située autour de l’œil stimulera les ganglions situés à l’entrée de l’oreille; un herpès génital ceux de l’aine, etc. Il est toutefois difficile pour le patient lui-même d’établir ces relations.
Se faire du souci…
En règle générale, si une grosseur survient et ne disparaît pas, il vaut mieux la montrer à son médecin de famille. Toutefois, certains paramètres entrent en ligne de compte pour déterminer l’urgence de la situation. L’un d’eux est la localisation du nodule. S’il se trouve sur les testicules, sur le sein, ou dans la région anale, il faut consulter rapidement. Par contre, une «loupe», soit un kyste sébacé situé sur le cuir chevelu, a de fortes chances d’être banale. A observer tout de même, car il n’y a pas d’absolu en la matière.
Autres signes de gravité: l’inflammation (le nodule sera alors rouge et chaud) et la douleur. Enfin, un nodule qui adhère aux tissus ou/et qui a une forme irrégulière, est également un signe de gravité.
Ce qui importe c’est donc la structure du nodule et sa localisation.
…ou pas
A contrario, ce qui est sous-cutané, de petites tailles, qui n’adhèrent pas, qui a un contour bien délimité et bouge bien, sans autres symptômes associés – comme rougeur, chaleur, douleurs – s’avère souvent banal.
Le patient peut choisir d’observer ce qui se passe dans un premier temps. Tout en sachant qu’une consultation rapide pourra clarifier la situation, en particulier si le nodule change d’aspect ou grossit.
Le sein polykystique
Le sein polykystique, appelé aussi maladie fibrokystique du sein, est une affection, souvent familiale, qui touche de nombreuses femmes. Elle est caractérisée par une structure très dense du sein avec de nombreux kystes et nodules non cancéreux. La taille des glandes et des kystes varie en fonction du cycle hormonal et peut causer douleurs et inconfort.
Cette structure du sein n’est pas de nature maligne, mais nécessite malgré tout une surveillance accrue. En raison de la densité des seins polykystiques, les mammographies sont moins faciles à interpréter et sont le plus souvent complétées par une échographie, voire par une biopsie en cas de doute.
Quels examens?
L’inspection et la palpation sont les premiers examens permettant de déterminer la nature d’un nodule. En cas de doute, l’échographie constitue l’examen de choix pour les tissus mous. Elle permet notamment de voir s’il s’agit d’un kyste ou d’un nodule plein, et d’en déterminer les dimensions exactes et l’éventuelle extension.
En général, les nodules pleins sont prélevés par le médecin de famille ou le chirurgien à fin d’analyse. Mais sans faire de biopsie, pour ne pas risquer de disséminer d’éventuelles cellules tumorales.
Une biopsie peut par contre être pratiquée dans certains cas, comme pour les nodules du sein, les nodules thyroïdiens, ou sur des ganglions lymphatiques qui ne guériraient pas.
Enfin, on recourt à la mammographie, voire à l’échographie, pour les nodules suspects situés dans le sein, et à l’échographie pour ce qui concerne les testicules.