Et si les hommes bénéficiaient aussi du vaccin contre HPV?
Le papillomavirus humain (HPV)
Le HPV est une infection sexuellement transmissible (IST) qui constitue un risque pour la femme de développer entre autre un cancer du col de l’utérus. Le risque d’être infecté par le virus dépend du nombre de partenaires et des pratiques sexuelles.
Le virus est également un facteur de risque pour développer d’autres cancers: celui du canal anal et du pharynx (partie interne de la gorge). Pour les femmes, s’ajoutent le cancer de la vulve et du vagin. Chez les hommes, il peut causer le cancer du pénis.
Le virus existe sous plusieurs formes. Les sous-types 16 et 18 sont majoritairement responsables de cancer.
Protection féminine adoptée
50% des femmes âgées de plus de 30 ans auraient déjà été infectées par le HPV. Toutes ne développent pas de cancer. Celui-ci se développe après plusieurs années de latence et peut être détecté précocement par le frottis du col, pratiqué de routine par les gynécologues depuis de nombreuses années. Un vaccin est recommandé pour les jeunes femmes entre onze et quatorze ans, avant les premiers rapports sexuels. L’efficacité du vaccin a été prouvée par de nombreuses études.
Protection masculine en début de pourparler
Une étude a démontré que la vaccination des jeunes hommes entre 16 et 26 ans pourrait diminuer le nombre d’infections génitales de 90% dans la population générale (chez les hommes et chez les femmes). Elle pourrait également diminuer de 75% les cancers anaux chez les hommes homosexuels. Pour le moment, l’action du vaccin sur le cancer du pharynx n’a pas été étudiée.
Vulnérabilité des personnes immunosupprimées
Les personnes immunosupprimées ont moins de ressources pour se défendre contre le virus, par conséquence leur risque de développer un cancer est plus élevé. Cette problématique est d’autant plus importante que le HPV se transmet de la même manière que le VIH (virus de l’immunodéficience humaine, responsable du sida), soit, par voie sexuelle. Les femmes séropositives pour VIH présentent plus de cancers du col et des stades plus avancées . Quant aux hommes homosexuels séropositifs pour le VIH, ils sont plus vulnérables d’une part à cause d’une diminution de l’immunité, et d’autre part à cause de pratiques plus risquées dans la transmission de virus (sodomie, fellation et partenaires multiples).
Pour l’égalité des sexes?
Les résultats de récentes études semblent ouvrir le débat quant à la vaccination contre le HPV pour les hommes autant que pour les femmes. Il pourrait protéger directement la population masculine contre le cancer de l’anus et du pharynx. Puisque le virus se transmet par voie sexuelle, le vaccin pour les hommes réduirait indirectement la fréquence et la gravité du cancer du col de l’utérus chez la femme. Finalement, il protégerait plus efficacement les personnes vulnérables, telles que les personnes séropositives pour le VIH (hommes et femmes, hétérosexuels et homosexuels).
Avant de parler d’une question d’égalité des sexes, il s’agirait surtout d’un moyen pour protéger toute la population.
Référence
Adapté de «Cancers liés au HPV: faut-il vacciner les jeunes hommes?», par Drs A. Ben Aissa et N. Mach, Service d’oncologie des HUG, in Revue médicale suisse 2012; 8: 1087-90, en collaboration avec les auteurs.
RMS-342
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Cancer du corps utérin
Chaque année en Suisse, on dénombre environ 900 nouveaux cas de cancer du corps de l’utérus (carcinome de l’endomètre, sarcome de l’utérus), ce qui représente quelque 5 % de toutes les maladies cancéreuses chez la femme. Le risque augmente fortement à partir de 50 ans : près de la moitié des patientes sont âgées de 50 à 69 ans au moment du diagnostic, 45 % ont 70 ans et plus.
Cancer du rein
Chaque année en Suisse, on dénombre près de 900 nouveaux cas de cancer du rein (carcinome des cellules rénales), ce qui représente environ 2 % de toutes les maladies cancéreuses. Les hommes sont davantage touchés que les femmes (deux tiers contre un tiers). Le cancer du rein apparaît généralement à un âge avancé : 44 % des patients ont entre 50 et 69 ans au moment du diagnostic, 45 % ont 70 ans et plus.
Cancer de la vessie
Chaque année en Suisse, quelque 1200 personnes développent un cancer de la vessie, ce qui correspond à environ 3% de toutes les maladies cancéreuses.