À quoi ressemble votre tumeur?
Lors d’une suspicion de cancer, un prélèvement de tissu, de cellules ou d’organe est nécessaire pour établir un diagnostic et décider ensuite d’un traitement adéquat. Mais ce matériel biologique doit d’abord faire l’objet d’une série d’investigations. Celles-ci sont menées au sein du Service de pathologie clinique et de ses laboratoires et ont pour but de caractériser le type (ou sous-type) de cancer. «La pathologie et, en particulier, la pathologie moléculaire, est la pierre angulaire sur laquelle toute la suite de la réflexion s’articule. Des compétences de biologie, de bio-informatique, de sciences des données et bien entendu d’oncologie doivent également être finement orchestrées pour arriver à une prise en charge optimale», indique le Pr Olivier Michielin, nouveau chef du Département d’oncologie des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG). «Nous participons au diagnostic, au pronostic, au choix et à la prédiction de l’efficacité du traitement», confirme la Pre Laura Rubbia-Brandt, médecin-cheffe du Service de pathologie clinique des HUG.
Grâce aux évolutions technologiques, de plus en plus de données sont générées et les analyses sont toujours plus précises. Face à un cas, les questions qui se posent sont multiples: quelle est la morphologie de la tumeur? Est-elle porteuse de mutations génétiques? Les cellules tumorales prolifèrent-elles beaucoup? Le prélèvement, préparé par les techniciens et techniciennes en laboratoire et les biologistes, est regardé par les médecins pathologistes sous toutes les coutures pour établir le «code-barres» de la tumeur. C’est notamment dans ce service que l’on procède au séquençage moléculaire et à l’analyse d’image de la tumeur. La masse de données générées par les analyses est gérée par les équipes de bio-informatique ainsi que par les médecins pathologistes, qui opèrent une sélection en vue du tumor board moléculaire.
Un service désormais digitalisé
Depuis peu, le service est entièrement digitalisé, se réjouit la Pre Rubbia-Brandt: «Nous sommes à ce jour le premier hôpital de Suisse et un des premiers d’Europe à avoir fait ce saut technologique du flux entièrement numérisé abandonnant l’utilisation du microscope au quotidien.» La pathologie numérique permet d’implémenter des logiciels d’intelligence artificielle pour analyser des données et recevoir une aide au diagnostic. «En analysant l’image par ordinateur, nous focalisons notre attention sur certains paramètres. Nous augmentons aussi considérablement la précision des mesures et des quantifications (nombre de cellules en prolifération et de lymphocytes dans la tumeur, par exemple). Nous pouvons automatiser des processus et partager plus facilement les cas via la télémédecine. C’est une révolution qui sous-tend et accompagne le développement de l’oncologie de précision», conclut la spécialiste.
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Article repris du site pulsations.swiss