Retour à l’école: comment gérer?

Dernière mise à jour 23/09/20 | Article
MV_retour_école_gérer
Le semi-confinement, suivi des vacances, a entraîné un relâchement scolaire chez certains enfants. Quelques pistes pour bien négocier la reprise.

De quoi parlons-nous?

Après plusieurs semaines d’enseignement à distance pour cause de COVID-19 et des vacances d’été entrecoupées d’une brève reprise, la rentrée scolaire 2020 s’annonce «historique», selon l’expression de Marco Secli, directeur et fondateur du Centre de formation romand pour apprentis et étudiants (CFPAE), à Lausanne.

«C’est la première fois que les élèves retourneront en classe avec tant d'incertitudes», affirme-t-il. «Même s’il n’est pas encore possible d’évaluer l’importance des retards scolaires accumulés entre les mois de mars et juillet, il est clair que le semi-confinement a créé un certain relâchement psychologique chez les élèves. Au début, ils ont peut-être eu l’impression d’être en vacances anticipées, mais ils se sont vite rendu compte qu’il était difficile de progresser ou même de conserver une certaine rigueur dans leur apprentissage.»

Quels sont les enjeux?

Des difficultés scolaires sont donc prévisibles, en particulier chez les élèves qui avaient déjà de la peine (par exemple en raison d’une dyslexie ou d’une dyscalculie). On peut également craindre que, parmi ceux qui entreront au gymnase, certains n’auraient pas été admis si les examens de fin de scolarité avaient eu lieu ; ils auront donc sans doute besoin de soutien. Enfin, il y a des enfants qui sont de toute façon anxieux à l’idée d’être séparés de leurs parents. On observe même parfois une phobie scolaire.

«Cependant, la réouverture des écoles au mois de mai a déjà permis d’aplanir les difficultés apparues chez certains élèves pendant la période de l’enseignement à distance», assure Samuel Rohrbach, président du syndicat des enseignants romands. De plus, les autorités et les enseignants se sont préparés à affronter la suite: «Des ressources supplémentaires sont prévues pour encadrer davantage les élèves et les aider à se remotiver en cas de besoin.»

«Les structures scolaires sauront certainement comment s'adapter à la situation, en tout cas au niveau de l’école obligatoire», ajoute Marco Secli.

Que faire?

«Il n’y a pas de recette miracle», dit Samuel Rohrbach. «Mais il est important que les parents dialoguent avec l’enfant et avec les enseignants. Par exemple, s’ils remarquent que leur enfant éprouve des difficultés à se remettre au travail, ou s’il est anxieux, ils devraient rapidement contacter son maître de classe, qui pourra les aiguiller vers les ressources internes dont les écoles disposent, comme des infirmiers scolaires.»

Quant aux enfants qui ont pris du retard pendant le semi-confinement, il serait bien qu’ils n’attendent pas pour se mettre à le rattraper. «Il existe des plateformes internet qui proposent des exercices spécifiques pour tous les niveaux et qui s’appuient sur le système scolaire suisse. Mais un bon nombre de parents préfèrent s’en remettre au CFPAE pour créer un programme sur mesure en fonction du niveau, des capacités et du profil de leur enfant», indique Marco Secli.

«Il est également important de réhabituer l’enfant à un rythme de vie normal, en particulier en ce qui concerne les heures du coucher, au moins quelques jours avant la reprise», conseille Samuel Rohrbach. Cela peut justement être l’occasion de parler avec lui du retour à l’école.

D’une manière générale, les psychologues encouragent les parents à chercher le dialogue avec leur enfant et à lui montrer qu’il peut leur parler de ses soucis. Tenter de rassurer l’enfant est une bonne chose, à condition d’être soi-même rassuré: lorsqu’on met un peu trop d’empressement à vouloir calmer ses inquiétudes, on risque de lui donner l’impression qu’il y a effectivement de quoi s’inquiéter… Le plus rassurant pour un enfant est de voir que ses parents ne paniquent pas!

Quelques conseils

  • Responsabiliser l’enfant dans toute la mesure possible, par exemple en le laissant s’occuper de sa trousse et/ou de son cartable.
  • Lui parler de l’école de manière positive, en évoquant les amitiés avec les camarades et les choses qu’il va pouvoir apprendre, découvrir.
  • S’il doit intégrer une nouvelle école, effectuer avec lui un repérage des lieux pour qu’il puisse voir à quoi elle ressemble.
  • Lui dire qu’il est normal de ressentir une appréhension à l’idée de changer d’enseignant et l’encourager à en parler s’il en ressent le besoin.
  • Ne pas attendre la veille de la rentrée pour reprendre un rythme de vie normal ! Avancer progressivement l’heure du coucher au moins quelques jours avant le jour J.
  • Lui faire confiance pour être capable de trouver par lui-même des solutions à ses problèmes et se tenir prêt à en discuter avec lui.
Articles sur le meme sujet
LMD_Sephora_Kid

La peau des fillettes n’a pas besoin de soins pour adultes

La «routine» beauté des «Sephora kids», ces demoiselles qui utilisent crèmes, maquillages et autres lotions pour faire comme les «grandes», n’est pas anodine pour leur épiderme.
P24-04_mieux-vivre_crise_ado

Comprendre les crises des ados pour mieux les gérer

À l’adolescence, les jeunes changent, dans leur corps comme dans leur tête. Ces modifications sont dictées par des paramètres physiologiques. Un point que les parents ne devraient pas perdre de vue pour mieux comprendre leur enfant et, peut-être, plus facilement accepter ses excès.
Videos sur le meme sujet

Mon enfant se scarifie

De plus en plus de jeunes en souffrance avouent se scarifier en secret, et ceci de plus en plus tôt.