Comment aborder la sexualité de son ado?

Dernière mise à jour 26/11/20 | Questions/Réponses
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L’adolescence est la période des premiers émois. Les parents ont un rôle important à jouer à ce moment charnière du développement de leur enfant.

De quoi parlons-nous?

L’adolescence est une phase de transition physique, psychologique, émotionnelle et sociale où la construction de l’identité passe, entre autres, par l’exploration de la sexualité. Pour franchir cette étape qui marque l’entrée dans la vie adulte, les jeunes doivent pouvoir parler de ce qui leur arrive avec leurs parents. Il en va de leur bien-être psychique et physique.

Or, beaucoup de parents ont de la peine à aborder le sujet en raison de leur propre embarras. «Parler de sexualité provoque de l’anxiété et de l’appréhension pour presque tous les parents. La discussion est donc souvent repoussée, voire évitée. Il arrive aussi qu’ils éprouvent des réticences à ouvrir la conversation parce qu’ils pensent que leur enfant n’est pas encore prêt et que cela reviendrait à lui donner la permission d’explorer sa sexualité», déclare Michal Yaron, médecin responsable des consultations ambulatoires de gynécologie et des consultations gynécologiques pédiatriques et des adolescentes des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG).

Quels sont les enjeux?

La sexualité est une composante du bien-être général d’un individu; il s’agit d’une dimension naturelle et fondamentale de sa santé. Pour qu’elle soit bien vécue, il est important que les enfants reçoivent une éducation sexuelle adéquate. Cela passe par un dialogue ouvert avec les parents dès l’enfance et tout au long de l’adolescence. Significativement, la qualité de cette communication serait associée à un meilleur usage de la contraception.

Il est particulièrement important que la sexualité soit présentée aux jeunes en l’abordant sous des angles tels que l’attachement affectif, les relations amoureuses impliquant le respect, le consentement (accord délibéré), la découverte de l’autre, l’apprentissage de l’intimité, le plaisir et la tendresse. Cette approche leur permettra d’apprendre à reconnaître ce qui n’est pas acceptable pour eux.

Ce dialogue devrait commencer tôt, estiment les pédiatres et les sexologues. «Plus exactement, dès que l’enfant pose ou se pose des questions sur son corps et sa puberté», précise Michal Yaron. Il est recommandé aux parents de commencer par expliquer les changements hormonaux, physiques et émotionnels qui accompagnent l’adolescence. En effet, mieux vaut ne pas être pris de court par l’apparition des premiers poils pubiens, des seins ou de l’éjaculation nocturne. «Des visites de prévention chez le pédiatre peuvent aider les adolescents et leurs parents à mieux comprendre les étapes normales de la puberté.»

À noter que la Société américaine de pédiatrie propose de fixer à 11 ans l’âge auquel ce dialogue devrait être initié, si cela n’a pas encore été fait.

Que faire?

Les experts invitent les parents à parler de sexualité avec leur enfant chaque fois qu’il leur pose une question ou qu’il se trouve dans une situation faisant apparaître un besoin d’explications. Pas besoin d’en discuter pendant des heures. En revanche, il est souhaitable de rassurer l’enfant sur le fait qu’il peut librement amener le sujet. «La communication ne devrait pas se faire de façon unique et solennelle. Il est préférable qu’elle consiste en un fil de petites interactions intégrées dans les conversations naturelles, tout au long des années, afin de répondre au fur et à mesure aux interrogations qui se présentent.»

Il est également conseillé de mettre l’accent sur l’amour, le plaisir, le partage, etc., et non pas uniquement sur les maladies sexuellement transmissibles ou le risque de grossesse non désirée, par exemple. Pour Michal Yaron, «il est tout à fait possible de donner des informations factuelles et positives tout en véhiculant certaines valeurs». Par exemple, on peut dire à l’enfant: «Si tu as des rapports sexuels, nous pensons qu’il est important que tu utilises un préservatif, parce que cela permet de se protéger contre les maladies sexuellement transmissibles et d’éviter une grossesse non désirée.»

Les parents qui ont besoin d’informations ou de soutien peuvent s’adresser au pédiatre, au généraliste, ou encore à la fondation PROFA qui dispense des cours d’éducation sexuelle dans les écoles de Suisse romande. Des soirées d’information sont organisées à l’attention des parents, qui ont ainsi l’occasion de poser des questions à des spécialistes en santé sexuelle et reproductive.

Quelques conseils

  • Évitez les mots familiers et enfantins, tels que zizi ou zézette, qui donnent l’impression que les organes auxquels ils se réfèrent sont honteux (sinon, on utiliserait les termes exacts!).
  • L’éducation sexuelle peut commencer très tôt, en respectant le degré de maturité de l’enfant: cela lui apprendra à se respecter lui-même.
  • Privilégiez un discours simple, clair et ouvert.
  • Exprimez honnêtement vos valeurs: l’enfant doit savoir ce que vous pensez pour pouvoir se positionner.
  • Mettez l’accent sur les aspects positifs de la sexualité (amour, plaisir, partage), sans faire l’impasse sur les messages de prévention.
  • Ne racontez pas vos propres expériences; les discussions autour de la sexualité ne doivent pas être intimes. Si vous accompagnez votre enfant chez le gynécologue, restez dans la salle d'attente.
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