Vers un vaccin contre la bronchiolite?
L’Institut de recherche agronomique français, l’INRA, vient d’annoncer son projet de développer un vaccin contre le virus respiratoire syncytial. Le VRS est le principal responsable de la bronchiolite, une affection respiratoire bien connue des jeunes parents car elle est surtout dangereuse pour le nourrisson. En Suisse, quelque mille enfants en bas âge sont hospitalisés chaque année en raison d’une bronchiolite. Jusqu’ici les recherches pour un vaccin ont été infructueuses. L’intérêt pour les travaux français, même s’ils n’en sont encore qu’au stade animal, est donc important. Le vaccin contre la bronchiolite, bientôt une réalité? L’analyse de Constance Barazzone, responsable de l’unité de pneumologie pédiatrique aux Hôpitaux universitaires de Genève.
Comment se fait-il qu’il n’y ait à ce jour pas de vaccin contre la bronchiolite?
Constance Barazzone: Cela fait longtemps que l’on cherche à développer un tel vaccin. Mais les recherches sont difficiles car le virus respiratoire syncytial ne passe pas dans le sang, comme le fait par exemple le virus de la grippe. Il reste dans les muqueuses et de ce fait ne provoque qu’une réaction immunitaire assez faible. A tel point d’ailleurs qu’un enfant peut très bien être contaminé deux fois en une saison! Dans les années 1960, un vaccin avait tout de même été élaboré. Mais il a fallu l’abandonner car il provoquait une inflammation des muqueuses et les difficultés respiratoires des bébés empiraient. Actuellement, plusieurs programmes sont en cours pour essayer de trouver des stratégies qui amplifieraient l’effet du vaccin.
Les chercheurs de l’INRA ont réussi à provoquer une certaine immunité contre la bronchiolite chez le souriceau et le veau en leur appliquant un patch vaccinal. Sont-ils sur la bonne piste?
Les souris et les bovins sont plus faciles à immuniser que l’espèce humaine, il faut donc attendre que les tests soient faits chez l’homme. Il y a aussi une autre difficulté: le vaccin fait sens pour les nouveau-nés, car la bronchiolite est surtout dangereuse de la naissance à 6 mois. Or cette tranche d’âge est difficile à vacciner, la réaction immunitaire se faisant moins bien que chez les enfants plus âgés. Je pense donc qu’il y a encore pas mal d’écueils avant que l’on puisse vacciner efficacement les bébés contre la bronchiolite. Par contre, l’idée d’utiliser un patch me semble intéressante, car c’est une méthode non invasive et la peau contient beaucoup de cellules immunitaires.
Est-ce que les enfants qui sont nourris au sein sont protégés?
Non, l’allaitement ne protège pas le bébé contre la bronchiolite. Il faudrait pouvoir vacciner la femme enceinte de façon à ce qu’elle forme des anticorps efficaces pour son enfant.
Est-ce que les cas de bronchiolite sont en augmentation?
Je ne pense pas. Les épidémies ont lieu chaque hiver, comme la grippe, et le nombre d’enfants infectés varie d’une année à l’autre. La maladie étant très contagieuse, les bébés qui l’ont contractée une année seront partiellement immunisés l’hiver suivant, et seront donc moins nombreux à contaminer les nouveau-nés. Les bébés qui auront échappé au virus cette année-là tomberont malades la saison suivante et contamineront les plus petits. Et c’est ainsi que la maladie fluctue de façon bisannuelle, avec entre cent et cent cinquante hospitalisations pour notre service. Mais finalement, à 3 ans, tous les enfants auront été au contact du VRS. Au-delà de cet âge, on ne parle plus de bronchiolite mais de rhume, voire de bronchite. Ce ne sont plus les mêmes symptômes car le diamètre des petites bronches concernées dans cette maladie a alors suffisamment augmenté pour que l’enfant puisse respirer, même si elles sont encombrées par un œdème.
_________
|
Extrait de : Check-Up. Les réponses à vos questions santé |
|
Gastro-entérite: un nouveau vaccin recommandé chez les bébés
Un nouveau traitement préventif contre la bronchiolite s’annonce
Le syndrome dʹUsher de type 1b: perdre la vue, l'ouïe et l'équilibre
Coqueluche
La coqueluche est une maladie qui se manifeste par des quintes de toux, des difficultés à respirer et des vomissements déclenchés par la toux. Elle peut être très grave, voire mortelle, chez les tout petits enfants pas encore protégés par le vaccin.