Prévenir les chutes et les accidents
Selon la Suva, les chutes de plain-pied (glissades, trébuchements, etc.) sont plus nombreuses en hiver que pendant le reste de l’année et occasionnent plus de blessés que les accidents de voiture. Les chiffres du Bureau de prévention des accidents (bpa) révèlent quant à eux que les blessures résultant de chutes de plain-pied survenant dans la vie quotidienne, c’est-à-dire sans compter les activités sportives, sont plus fréquentes chez les 65 ans et plus, suivis par les enfants entre 0 et 16 ans et les adultes entre 26 et 45 ans.
Les principaux facteurs de risque sont l’humidité, le verglas, des escaliers glissants, une mauvaise visibilité, le fait de marcher trop vite sur la neige ou le verglas, des chaussures inappropriées ou encore une attention insuffisante. Chef du service d’orthopédie et de traumatologie du Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV), le professeur Olivier Borens le confirme. «Il y a une relation directe entre le temps qu’il fait et les chutes. Lorsqu’il fait beau, les patients qui présentent des fractures sont essentiellement des jeunes qui sont tombés en pratiquant une activité sportive. À la saison froide, nous dénombrons dix fois plus de fractures, celles-ci touchant essentiellement des personnes âgées.» Chez ces dernières, les fractures concernent en premier lieu les poignets, la tête de l’humérus ainsi que le col du fémur. Pour un certain nombre de patients, une glissade peut même marquer la fin de l’indépendance. «C’est le petit accident qui fait qu’ils ne peuvent plus rester à la maison.» Selon les statistiques du bpa, le risque d’issue fatale est considérablement accru à partir de 81 ans.
Réserves alimentaires et crampons
Un grand nombre de chutes peuvent être évitées ou amoindries grâce à des mesures simples. Le Pr Borens recommande par exemple d’avoir chez soi des réserves de nourriture pour plus de deux ou trois jours ou de demander à un tiers de faire ses courses. «C’est rarement le premier jour de neige que les gens tombent, mais après quelques jours, lorsque le frigo est vide.» Les propriétaires de maisons devraient saler l’accès à leur domicile et ne pas négliger les escaliers, où se produisent un certain nombre d’accidents. En présence de neige ou de verglas, il est également recommandé de porter des chaussures adaptées à semelles crantées. Les dispositifs antidérapants offrent une sécurité supplémentaire. Ces «chaînes à neige pour chaussures», ou «spikes», sont tendues sur les semelles des chaussures et fixées à ces dernières. Ils peuvent prendre plusieurs formes telles que chaînes, crampons, spirales, pièces plates en céramique. Un dispositif permet également d’équiper les cannes de crampons.
Pour limiter les risques, il vaut mieux marcher sur les parties du trottoir ou de la chaussée déjà dégagées et prendre son temps. En effet, un certain nombre de glissades ont lieu lorsqu’on court pour attraper le bus. Il est également important de marcher en appuyant plus fortement sur les talons. Lorsque vous achetez des crampons, préférez donc un modèle muni de pointes à l’arrière.
Entretenir force et équilibre
Au-delà de la prudence et des moyens auxiliaires, la condition physique constitue un élément important pour réduire le risque de chutes et de glissades. Car un grand nombre d’entre elles sont dues à un manque de mouvement. La sédentarité impacte l’équilibre et la force musculaire qui, tous deux, commencent à diminuer progressivement dès l’âge de 30 ans. La pratique d’une activité physique régulière et ciblée (lire encadré) permet de ralentir ce processus naturel et de maintenir le système cardio-vasculaire et la musculature en bonne santé. Conserver un bon capital force et équilibre aussi longtemps que possible reste la meilleure des préventions et favorise une réadaptation plus rapide après un accident.
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Paru dans Planète Santé magazine N° 28 - Décembre 2017