Le coup du lapin? Douloureux, mais pas dangereux
Le coup du lapin est une des blessures classiques des automobilistes. Lors d’un choc, la tête part en avant puis revient violemment en arrière, occasionnant des douleurs dans la nuque et souvent une perte de mobilité. «Le coup du lapin est associé à un accident à basse vélocité. Ce terme est utilisé lorsqu’il n’y a pas de dégât structurel au niveau de la colonne cervicale, de lésion ligamentaire, ni de fracture», explique le Pr Stéphane Genevay, chef de la Clinique multidisciplinaire du mal de dos du Département de rhumatologie des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG). La prise en charge est en effet bien différente en cas de lésions dans cette zone cruciale.
S’il n’est pas dangereux, le coup du lapin se révèle bien souvent douloureux et gênant. «La personne peut avoir des contractures musculaires qui limitent l’amplitude des mouvements de la tête. Elle peut aussi souffrir de désordre du fonctionnement neuromusculaire. En d’autres termes, la coordination entre la contraction et le relâchement musculaires ne se fait plus correctement et cela entraîne des douleurs. Ce sont d’ailleurs les mêmes symptômes que peuvent éprouver les personnes souffrant d’un fort torticolis. Ces douleurs entraînent parfois des vertiges et créent des troubles de la concentration si elles ne sont pas traitées», poursuit le spécialiste.
Ne pas immobiliser
Bouger, même très peu, est important. «Par le passé, on proposait le port d’un collier cervical en mousse pour protéger la nuque et limiter les mouvements. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Les médecins préconisent avant tout d’essayer de bouger et de faire des séances de chiropraxie, d’ostéopathie ou de physiothérapie. L’application de chaud ou de froid, selon ce qui convient le mieux, aide également. Si la douleur est vive, il ne faut pas forcer, mais essayer de faire de légers mouvements de tête en s’allongeant sur un lit, par exemple», souligne le Pr Genevay.
Les mouvements oculaires sont aussi utilisés par les thérapeutes pour retrouver de la mobilité. En effet, les muscles de la nuque interviennent lorsque l’on bouge les yeux. La prise de médicaments antalgiques appropriés peut également aider à retrouver un peu de mobilité. Même si, chez un grand nombre de personnes, le coup du lapin se dissipe tout seul après quelque temps, le spécialiste insiste sur le fait qu’il ne faut pas laisser la douleur s’installer durablement.
À noter que, s’agissant d’un accident, il convient de consulter une ou un médecin de premier recours afin de lui demander de remplir une déclaration en bonne et due forme pour l’assurance.
Agir sereinement et en sécurité
Stéphane Kaczorowski est praticien-formateur pour les élèves en ostéopathie de la Haute école de santé de Fribourg. Il encadre les ostéopathes en formation qui se rendent au chevet des malades à l’Hôpital Beau-Séjour et exerce également comme ostéopathe à Genève et Lausanne. Il explique: «Lorsqu’une personne vient me voir tout de suite après un coup du lapin, je n’interviens pas forcément dans la zone touchée, surtout si la douleur est aiguë. Je préfère manipuler à distance de la nuque, au niveau du crâne ou de la partie haute du thorax, impliquée dans les mouvements de la tête.» Le soignant attend souvent une quinzaine de jours après l’accident avant de travailler au niveau de la nuque. «Il faut toujours agir en sécurité et sereinement. Cependant, même lorsque la douleur est vive, je conseille à la personne de bouger dans l’amplitude disponible.»
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Article repris du site pulsations.swiss