Allergies: pollens et aliments font parfois mauvais ménage
A l’adolescence, Paul a développé une allergie au pollen de bouleau. Et voilà que quinze ans plus tard, en mangeant des pommes ou des noisettes, il a commencé à ressentir des picotements dans la bouche et a vu ses lèvres gonfler. Il est victime de ce que l’on nomme une «allergie croisée» entre les pollens et les aliments.
Le phénomène est courant. «Une personne allergique aux pollens a un risque d’environ 55% d’être, ou de devenir, allergique à un ou plusieurs fruits ou légumes», constate François Spertini, médecin-chef au service d’immunologie et d’allergie du CHUV. Cela vient du fait que certains pollens et aliments renferment des protéines identiques contre lesquelles le système immunitaire se retourne. Si ce dernier est sensibilisé au pollen de bouleau, il «reconnaît» ensuite les allergènes de même nature contenus dans les pommes. En revanche, l’inverse n’est pas vrai: «il n’y a pas d’allergies croisées de ce type chez les personnes qui n’ont jamais eu de rhume des foins», précise l’allergologue.
D’ailleurs, l’allergie respiratoire –qui apparaît généralement entre 15 et 25 ans– précède toujours celle due aux aliments –qui se manifeste vers 25-35 ans– alors qu’à ce moment-là les problèmes respiratoires ont tendance à diminuer.
Exemples d’allergies croisées fréquentes
Pollen |
Fruit/légume |
Bouleau, noisetier |
Pomme, poire, abricot, pêche, prune, cerise, fraise, framboise, nectarine, mais aussi noix, noisette, amande. |
Céréales |
Pavot, sésame, sarrasin, mais aussi melon, pastèque, tomate, pomme de terre, paprika ou soja. |
Armoise, ambroisie |
Céleri, carotte, persil, fenouil ou coriandre, cumin, aneth, mais aussi melon, pastèque, concombre. |
Par ailleurs, le bouleau, les graminées et l’ambroisie provoquent des réactions allergiques croisées avec un grand nombre de fruits exotiques comme le kiwi, l’avocat, la banane, la mangue, la papaye, la figue, l’ananas ou le fruit de la passion.