Diabète de type 2: mission prévention

Dernière mise à jour 06/03/23 | Article
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Le diabète de type 2 concerne près de 500’000 personnes en Suisse, soit environ 7% de la population.

Il est souvent possible de prévenir l’apparition du diabète de type 2, qui se caractérise par un taux trop élevé de sucres dans le sang, et même de ralentir sa progression en adoptant une bonne hygiène de vie, notamment une alimentation équilibrée. On entend par là, entre autres, une surveillance des apports en sucres. Retour sur les bénéfices apportés par une consommation réduite en sucres et, plus largement, sur les bonnes pratiques à mettre en place au quotidien pour lutter contre le diabète avec la Dre Sophie Comte, médecin-cheffe au Centre d’endocrinologie et diabétologie de l’Ensemble Hospitalier de la Côte (EHC). 

Penser au dépistage

Le diabète est une maladie silencieuse. Une personne diabétique sur trois s’ignore. D’où l’importance du dépistage, notamment précoce. «Il peut en effet être très utile, chez certaines personnes, de réaliser des dosages réguliers d’hémoglobine glyquée (HbA1c), l’un des marqueurs du diabète, pour surveiller l’apparition et suivre l’évolution de la maladie», explique la Dre Sophie Comte. Ainsi, il serait pertinent pour une personne de 50 ans qui souffre d’embonpoint et a un parent diabétique de faire des dosages réguliers. Un questionnaire, disponible sur le site diabètevaud.ch, permet en quelques clics de tester son risque de diabète de type 2.

Pratiquer une activité physique

S’adonner régulièrement à une activité physique permet de mieux contrôler sa glycémie. Cela réduit aussi les risques de complications liées au diabète de type 2. Lorsque l’on démarre ou reprend une activité, il est fortement conseillé de se fixer des objectifs raisonnables. Sa durée et son intensité doivent être adaptées et individualisées. L’important est de choisir une activité que l’on pratiquera avec plaisir au quotidien, car il est recommandé de faire 150 minutes d’activités physiques par semaine, sans rester plus de deux jours inactif. Des programmes comme «Pas à pas» et «Je me bouge pour ma santé» aident à se remettre durablement en mouvement. «Pratiquer une activité physique à son rythme peut se révéler très agréable et être l’occasion d’être davantage à l’écoute de son corps», rappelle la diabétologue.

Surveiller son alimentation

En cas de diabète, l’une des priorités est de réduire au maximum sa consommation de sucres et notamment de boissons sucrées. «La politique du "zéro sucre" ne marchant pas, nous, professionnels, insistons sur l’importance de limiter sa consommation de sucres ajoutés», explique la Dre Comte. On estime que cette consommation est en moyenne de 110 grammes par jour, une quantité largement supérieure aux 50 grammes recommandés chez les adultes. Au-delà du sucre, il est important de manger de tout sans excès, éviter de grignoter, consommer davantage de légumes, surveiller sa consommation de charcuteries, pâtisseries et aliments frits… Comme pour l’activité physique, la notion de plaisir reste primordiale pour parvenir à manger équilibré. «Comprendre ses envies, qui sont souvent liées à ses émotions, permet de mieux les gérer», souligne la médecin.

Rôle du stress

Il existe un fort lien entre stress et diabète. Le stress a un effet majeur sur la glycémie et, en plus, il influence directement d’autres paramètres comme l’activité physique, l’alimentation ou encore le sommeil. «Nous savons que les personnes qui dorment moins bien ont un risque plus élevé d’obésité et donc de diabète», ajoute l’experte.

Bien s’informer

Longtemps qualifié d’évolutif et irréversible, le diabète est aujourd’hui considéré comme une maladie potentiellement réversible. «Nous savons qu’il est possible d’améliorer l’état de santé d’une personne atteinte de prédiabète ou de diabète et de faire reculer la maladie, confirme la diabétologue. Savoir cela est très motivant pour les patients et leur permet de devenir acteurs dans la prise en charge de leur santé.» Les bonnes habitudes à prendre sont finalement utiles à tous les stades de la vie, qu’il s’agisse d’éviter l’apparition d’un diabète de type 2, de contrôler son évolution ou de limiter les risques de complications.

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Paru dans Planète Santé magazine N° 48 – Mars 2023

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