Perte de poids et vie de couple: quels impacts sur la vie intime?
C’est une petite étude qui peut avoir de grosses conséquences. Publiée dans la revue Health Communication,(1) elle traite de l’influence du partenaire dans la perte de poids ainsi que des effets de cette même perte sur la qualité de la relation (intime et amoureuse) du couple. Et elle conclut que la perte de poids peut ne pas être sans conséquences significatives sur cette relation. Elle conclut également qu’il est utile et prudent de se lancer dans une telle entreprise après en avoir discuté en couple ou en famille. Quitte à perdre du poids ensemble.
13,6 kilogrammes minimum
Ce travail qualitatif a été mené par deux chercheurs, Lynsey Kluever Romo (Université de Caroline du Nord) et René M. Dailey (Université du Texas, Austin). Ils ont constitué un échantillon de 21 couples (qualifiés de «romantiques», dont les membres vivaient ensemble depuis des périodes allant de deux à trente-trois ans). Dans chacun de ces couples l’un des partenaires avait réussi à perdre 13,6 kg (30 pounds) ou plus (cas de grossesse exceptés) dans les deux années précédant l'étude.
Les 42 personnes (âgées de 20 à 61 ans) ont répondu à un questionnaire en ligne (indépendamment l’une de l’autre) sur différents aspects comportementaux. Les questions portaient notamment sur leurs interactions quant à la gestion du poids avant et après la perte de kilos d’un des partenaires, sur les conséquences de la perte de poids, sur leur santé et celle de leur partenaire, leur communication, leur sexualité, etc.
Incitations
L’un des points pouvant être considéré comme positif réside dans l’incitation. La perte de poids d’un des membres du couple pousse souvent l’autre à entreprendre le même effort. La plupart des partenaires qui ont perdu du poids jugent a posteriori que la communication sur la gestion du poids a au départ été limitée ou insuffisante. Mais ces mêmes personnes reconnaissent le caractère encourageant et incitatif d’une meilleure communication sur les résultats, une fois cette perte acquise.
Ce que fait «sa moitié»
Les auteurs de ce travail expliquent qu’après la perte de poids, il est plus fréquent d’en parler. Plus fréquent aussi d’entraîner les membres de la famille à mener une vie plus saine. Il faut aussi compter avec les toujours possibles excès: certains participants qui perdent du poids vont jusqu’à harceler leur partenaire pour qu’il entreprenne la même démarche. On observe des comportements identiques dans les cas de sevrages alcoolique ou tabagique: on «change de peau» et on aimerait que «sa moitié» fasse de même.
Sexualité affirmée
Il faut aussi parfois compter avec des conséquences plus intimes. La perte de poids peut renforcer l’intimité: plus grande proximité physique et émotionnelle, renforcement (en fréquence et/ou en intensité) des relations sexuelles. A l’inverse l’«amaigrissement » d’un des partenaires peut aussi contribuer à développer chez l’autre un sentiment d'insécurité. Il ne faut pas non plus ignorer l’existence de quelques excès: certains participants, fiers de leur nouvelle silhouette allégée, adoptent bientôt une personnalité «plus affirmée», ce qui peut «perturber» la relation qui s’établît au fil du temps et du poids.
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Quelle leçon tirer de cet ensemble de manifestations? Que la perte de poids ne peut se faire sans une modification du mode de vie de l'un des partenaires. Et que cette modification influence (de manière parfois importante) la relation au sein du couple et de la famille. La solution? Elle est peut-être dans l’organisation collective de menus et de repas équilibrés. Et aussi dans la pratique partagée de l’exercice physique.
(1) Le texte complet (en anglais) de cette publication est disponible ici.