Prendre de la vitamine D peut prévenir les chutes et les fractures
Ces dernières années, la vitamine D a confirmé sa double action dans la prévention des fractures et celle des chutes chez les personnes âgées. Elle agit sur le métabolisme du calcium et renforce ainsi les os. Mais la vitamine D a aussi un effet direct sur la musculature et diminue le risque de chute. Il semble également qu’elle ait une influence positive sur le risque de plusieurs maladies chroniques liées à l'âge telles que cancer ou maladies cardiovasculaires. Cependant, il existe un risque inverse: une surdose de cette vitamine favoriserait les chutes. Il semble en effet que des doses extrêmement élevées perturbent le métabolisme et sont donc à déconseiller.
La vitamine D, star des publications
Depuis la démonstration en 1992 de la prévention des fractures par une supplémentation en calcium et en vitamine D, la recherche s’est attachée presque exclusivement à la santé musculosquelettique. En parallèle, un déficit en vitamine D a été mis en évidence dans la moitié de la population. A partir de 2007, de nombreuses études ont trouvé une association inverse entre des taux sanguins élevés de vitamine D et le risque de développer différentes pathologies. Si l’effet de mode et les nombreuses publications ont démontré des bénéfices, il semble que la vitamine D soit plus un marqueur de l’état de santé qu’un véritable facteur causal.
Prévention des chutes et des fractures
Les études ont montré que lorsque le taux de vitamine D dans le sang est bas, le risque de chute est plus élevé que lorsque le taux est optimal. Les différents résultats laissent suggérer que le taux optimal de vitamine D se situe entre 20 et 30 ng/ml. Il existe aussi probablement un taux «toxique» aux environs de 40-45 ng/ml au-dessus duquel le risque d’événements de santé ou de décès augmente. Enfin, il reste une zone grise entre 30 et 40 ng/ml où le risque de certains accidents pourrait être prévenu, mais le risque d’autres événements pourrait commencer à augmenter de façon faible. Il n’existe cependant pas assez de preuves pour proposer actuellement un taux cible supérieur à 35ng/ml, d’autant plus que des taux sanguins élevés sont probablement associés à un risque accru de chutes.
A noter pour finir que des études sont en cours pour évaluer l’effet de la vitamine D sur la santé de manière plus globale, notamment dans les problématiques oncologiques et cardiovasculaires. Mais contrairement aux chutes et aux fractures, il est encore trop tôt pour dire si la supplémentation en vitamine D pourrait vraiment avoir des effets positifs sur la santé globale.
Référence
Adapté de O. Lamy, B. Aubry-Rozier et D. Stoll, «Aspects thérapeutiques de la vitamine D: quels taux cibler avec quels traitements» in Revue médicale suisse, octobre 2012, 2066-71, en collaboration avec les auteurs. RMS-360