Quelle sera la dialyse du futur?

Dernière mise à jour 31/03/16 | Article
Quelle sera la dialyse du futur?
Le vieillissement de la population s’accompagne d’une augmentation de l’insuffisance rénale terminale. Face à cette augmentation et aux défis écologiques actuels, il semble nécessaire d’adapter les traitements existants.

L’insuffisance rénale est une altération de la fonction du rein, qui ne parvient plus à filtrer suffisamment le sang. Elle touche environ 8-16% de la population mondiale. Différents facteurs peuvent en être la cause, principalement le diabète et l'hypertension artérielle.

Quand le rein ne suit plus

Il existe plusieurs stades d’insuffisance rénale, le plus grave étant l’insuffisance rénale terminale. A ce stade, un traitement de substitution est nécessaire: la transplantation rénale ou la dialyse (hémodialyse ou dialyse péritonéale).

La transplantation rénale permet de remplacer le rein défaillant en greffant un rein de donneur. Il s’agit du traitement le plus optimal et la technique est efficace. Toutefois, les listes d’attente sont longues (plusieurs années) et les traitements immunosuppresseurs qui les accompagnent ne sont pas sans risque. La recherche se tourne donc vers la réalisation d’un rein artificiel à partir de cellules souches.

Prise de conscience écologique et nouveaux traitements

L'hémodialyse consiste à prélever le sang, à le dériver dans un filtre, puis à le restituer au patient. Le prélèvement se fait au niveau d'un accès vasculaire spécialement créé au bras, nommé fistule. L'hémodialyse a lieu trois fois par semaine et dure 3-5 heures par séance. Lors de dialyse péritonéale, le patient s'injecte avec l'aide d'un cathéter un liquide de dialyse (le dialysat) dans le ventre, et prélève le dialysat quelques heures plus tard avec l'aide d'un cathéter.

Les deux techniques de dialyse sont contraignantes et perturbent la vie quotidienne. De plus, elles sont  polluantes en raison des quantités d’eau nécessaires (hémodialyse: jusqu'à 500 litres par patient et par séance), du matériel non-recyclable et de l’énergie utilisée. La méthode de dialyse idéale serait donc une technique à faible risque de complications, écologique, à moindre coût, conservant l’indépendance du patient, et accessible aux populations rurales et en voie de développement.

Dans les années 60, les chercheurs de la NASA ont mis au point une technique de purification de l’eau usée, utilisée lors des voyages dans l’espace ou en cas de catastrophes humaines (guerre) pour réduire les quantités d’eau à transporter. Cette méthode a inspiré la dialyse portable à «sorbents», permettant de limiter les besoins en eau (six litres d’eau par séance). La dialyse portable est en cours d’étude et pourrait bientôt devenir réalité. Le grand défi consiste en la transplantation d’un rein élaboré à partir de cellules souches, mais  la recherche en est actuellement à un stade très préliminaire.

_________

Références

Adapté de «Que peut-on attendre de la dialyse dans le futur?», Dr Menno Pruijm, Drese Mélissa Schneider, Dr Sébastien Kissling et Pr Michel Burnier, Service de néphrologie et hypertension, CHUV; Dr François Saucy, Service de chirurgie thoracique et vasculaire, CHUV. In Revue Médicale Suisse 2015:11:514-20. En collaboration avec les auteurs.

Articles sur le meme sujet
PS55_dossier_pseudo-embryons

Plongée au cœur de la recherche sur les pseudo-embryons

Observer les premières semaines de développement de l’embryon humain: une exploration désormais possible grâce à la synthèse de pseudo-embryons en laboratoire. Mais derrière les espoirs suscités par ces modèles, les interrogations éthiques, légales et scientifiques se multiplient. Enquête sur nos origines.
P24-04_traitements_hemophilie

Du nouveau pour soigner l’hémophilie

Aucun traitement n'est jusqu'à présent parvenu à guérir l’hémophilie. Aujourd’hui, de nouvelles thérapies innovantes font leur apparition et rebattent les cartes dans certaines situations.
BV13_recherche_basse_vision

Les défis de la recherche en basse vision

De nombreuses innovations visent à aider les personnes malvoyantes ou aveugles dans leur vie quotidienne. Encore faut-il évaluer celles qui leur sont réellement utiles. C’est notamment le rôle de Fatima Anaflous, cheffe de projet de recherche en basse vision et responsable de la plateforme de recherche sur la réadaptation clinique de l’Hôpital ophtalmique Jules-Gonin, et de Saliou Sangare, vice-président de la Section vaudoise de la Fédération suisse des aveugles et malvoyants (FSA) et lui-même malvoyant, qui participe au développement de moyens auxiliaires destinés à la basse vision.
Videos sur le meme sujet

Les grands singes et les humains observent de la même façon

Lorsqu'ils observent une personne interagir avec un objet, les humains et les grands singes alternent leur attention entre les deux éléments de la scène.

Découverte de Lucy: 50 ans d'enseignements sur notre évolution

Le 24 novembre 2024, nous célébrons les 50 ans de la découverte de Lucy, la fameuse Australopithèque femelle retrouvée en Éthiopie, en 1974, par une équipe de scientifiques dirigée par Donald Johanson, Maurice Taïeb et Yves Coppens.

Les HUG certifiés FACT: le sang de cordon ombilical reconnu mondialement pour des traitements vitaux

Les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) ont obtenu l'accréditation de la Foundation for the Accreditation of Cellular Therapy (FACT) pour leur banque de sang de cordon ombilical.
Maladies sur le meme sujet
Insuffisance rénale

Insuffisance rénale

Le terme d’insuffisance rénale signale que les différentes fonctions des reins se dégradent. On parle d'insuffisance rénale aiguë lorsque cela se produit de manière brutale , et d'insuffisance rénale chronique quand la dégradation s’étend sur une période plus longue et persiste dans le temps.