La vie de Camille Claudel portée au théâtre
Infos pratiques
«Charles Gonzalès devient…Camille Claudel»
Vendredi 15 novembre 2019
Accueil dès 17h30
Fondation Pierre Gianadda de Martigny
Rue du Forum 59
1920 Martigny
Inscription obligatoire (dans la limite des places disponibles) sur:
www.hopitalvs.ch/camille-claudel
«Ce n’est pas ma place au milieu de tout cela, il faut me retirer de ce milieu: après 14 ans aujourd’hui d’une vie pareille, je réclame la liberté à grands cris», écrivit la sculptrice et artiste peintre Camille Claudel le 3 mars 1927, dans une lettre adressée à son frère Paul Claudel, célèbre écrivain. A la mort de leur père, Camille, alors âgée de 49 ans, fut internée de force dans un asile psychiatrique à la demande de sa famille. La muse et amante d’Auguste Rodin restera enfermée trente années durant à l’asile de Montdevergues près d’Avignon, où elle mourra délaissée et abandonnée de tous.
Le comédien et metteur en scène français Charles Gonzalès a été profondément bouleversé par le destin tragique de cette femme, profondément moderne: «Ce n’est pas une auteure, ni un personnage, mais une personne tout court», résume-t-il. Après avoir contribué à la découverte de sa correspondance, il lui rend hommage dans son spectacle sobrement intitulé: «Charles Gonzalès devient Camille Claudel». Inspiré par les onnagata du théâtre japonais – type de personnage où des hommes interprètent des rôles féminins – il porte à voix haute les écrits de Camille Claudel qui sont, pour la plupart, restés lettres mortes. Après plus de 800 représentations, Charles Gonzalès s’arrêtera le 15 novembre prochain en Valais. C’est grâce à Léonard Gianadda, et au cœur même de l’exposition Rodin-Giacometti à la Fondation Gianadda, que Charles Gonzalès fera résonner les mots de Camille Claudel.
De l’ombre à la lumière
«La thématique de l’internement psychiatrique, bien que régi par un cadre légal et éthique strict, demeure très actuelle, confirme le Pr Eric Bonvin, psychiatre et directeur de l’Hôpital du Valais. On parle désormais (depuis 2013) de placement à des fins d’assistance, une mesure visant la protection de la personne concernée plutôt que celle de la société. D’ailleurs, souligne le spécialiste, la psychiatrie n’a aucun moyen d’aider une personne sous la contrainte.» Mais les internements abusifs tels que celui vécu par Camille Claudel n’appartiennent pas totalement au passé. En Suisse, plus de 60’000 personnes, dont de nombreux enfants, mais aussi des toxicomanes, des mendiants, des alcooliques, des prostituées, etc., ont été internés de force au siècle dernier, souffrant de maltraitance et de délaissement. «Ces internements administratifs dans des orphelinats, des maisons de redressement ou des asiles, signés par des médecins, font partie de notre histoire. Le Conseil fédéral devra prochainement en rendre compte et très probablement indemniser ses victimes».
La profondeur de l’imploration de Camille Claudel qui sera portée entre les murs de la Fondation Gianadda, saura sans nul doute toucher les spectateurs et les sensibiliser à ces questions. Au comédien de conclure: «Malgré son enfermement, il y a une lumière sur Camille Claudel. Et son ombre en est encore plus vivante».
Festival Planète Santé
Samedi 16 et dimanche 17 novembre 2024
Centre de Congrès Beaulieu | Avenue des Bergières 10 | 1004 Lausanne