Alzheimer aujourd'hui

Dernière mise à jour 09/11/16 | Article
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Malgré des espoirs de traitement, la maladie d'Alzheimer reste très difficile à vivre pour les malades et leurs proches.

Plus de 100'000 personnes sont touchées en Suisse par la maladie d’Alzheimer. Le Pr Giovanni Frisoni, directeur du Centre de la mémoire des Hôpitaux universitaires de Genève, aborde avec nous le sujet.

Planète Santé­: La maladie d’Alzheimer est-elle de plus en plus fréquente?

Pr Giovanni Frisoni: Au niveau individuel, non; c’est même le contraire. Dans les dernières décennies, la proportion de personnes touchées par la maladie dans chaque classe d’âge –à 50 ans, à 60 ans, à 70 ans, etc.– semble avoir diminué. On explique cette baisse par le fait que l’alimentation des enfants s’est améliorée, que la population est plus active physiquement et bénéficie d’une scolarité plus longue.

Cependant, l’âge constitue le facteur de risque principal d’Alzheimer. Et comme l’espérance de vie augmente, le nombre de personnes âgées dans la population s’accroît. Nous voyons donc davantage de personnes souffrant de cette maladie autour de nous, même si le risque individuel de déclarer la maladie a décru.

La recherche fait-elle des progrès ?

Il y a sur ce point de bonnes nouvelles: la revue scientifique Nature a publié début septembre les résultats préliminaires de l’essai d’un médicament développé à Zurich. Pour la première fois, on montre un effet clinique sur la progression de la maladie, mais ces résultats devront être confirmés.

Certains mécanismes de la maladie résistent-ils à notre compréhension?

Il est clair aujourd’hui que les responsables de la maladie sont l’amyloïde et la protéine tau. Des protéines normalement produites par le cerveau qui se déposent en trop grand nombre et entravent son fonctionnement. Mais nous ignorons ce qui unit ces deux substances: pourquoi apparaissent-elles ensemble et quel est le lien entre elles? Avancer sur ce point nous aidera à améliorer nos traitements.

Cette maladie est terrible pour les proches...

C’est vrai. Ils perdent une personne aimée, voient petit à petit disparaître le noyau de sa personnalité, alors que son enveloppe corporelle est toujours présente. Prendre en charge les proches, c’est capital. Et les aider, c’est aussi aider la personne touchée par la maladie. En effet, si on apprend à l’entourage à réagir de manière rassurante aux troubles du comportement des malades, ces derniers voient leur comportement s’améliorer.