La polyarthrite rhumatoïde en quelques mots
Les causes exactes de la survenue d’une polyarthrite rhumatoïde ne sont pas encore toutes comprises, bien qu’une composante génétique soit reconnue. Plusieurs facteurs de risque ont cependant été identifiés. Ils comprennent le tabac, la pollution de l’air, les poussières de silice (mineurs, sablage au jet, forage de roche, découpe de pierre, terrassement, fabrication du ciment). Le fait d’être une femme est également un facteur de risque, car la maladie touche environ 3-4 femmes pour un homme. L’alimentation joue également un rôle: l’alcool consommé modérément serait un facteur protecteur, tandis que la consommation quotidienne de sodas et de sel augmenterait le risque de développer la maladie. De plus, certaines infections pourraient déclancher la polyarthrite rhumatoïde.
Complications et atteintes systémiques
La PR touche 1% de la population. Elle se manifeste par une inflammation des articulations, le plus fréquemment au niveau des mains et des pieds, en particulier de la base des doigts ou des orteils. Elle peut toutefois aussi se situer dans d’autres articulations comme les genoux, les coudes, les poignets ou encore les épaules.
La maladie peut aussi toucher le corps dans son ensemble, ce qu’on appelle «atteinte systémique». Les atteintes les plus fréquentes sont les nodules rhumatoïdes (des petites boules fermes dans la peau) et la kératoconjonctivite sèche (une forme d’irritation des yeux). Il arrive également que la PR se complique d’une inflammation des vaisseaux sanguins (vascularite), d’ostéoporose (fragilisation des os) et d’artériosclérose. Cette dernière provoque une augmentation du risque de développer un accident cardiaque ou vasculaire (infarctus, attaque cérébrale et autres).
Un traitement de fond et un complément lors des crises
Un traitement par un spécialiste rhumatologue est indispensable. Il se divise en deux types de traitements:
- Le traitement de fond, dont le but est d’atteindre une rémission ou une activité faible de la maladie. Il consiste en des molécules immuno-modulatrices, c’est-à-dire diminuant l’activité du système immunitaire. Cela permet de diminuer l’inflammation causée par la maladie. Ces traitements peuvent être synthétiques ou biologiques.
- Le traitement symptomatique, qui traite les symptômes mais pas les causes de la maladie. Il est basé sur différentes molécules comme les anti-douleurs, les anti-inflammatoires et les corticostéroïdes (à base de cortisone). Ces derniers, notamment la prednisone, ont longtemps été utilisés sur de longues périodes. Il est reconnu aujourd’hui qu’en raison de leurs nombreuses complications (infections, ostéoporose, maladies cardiovasculaires), les corticostéroïdes devraient être utilisées à la dose minimale efficace et poursuivis au long cours que dans des situations bien précises. La prednisone est aujourd’hui recommandée en cas de poussées inflammatoires et lors d’un changement de traitement de fond, afin d’assurer un bon relais.
Pour résumer…
La polyarthrite rhumatoïde est une maladie complexe qui touche les articulations mais peut également concerner le corps dans son ensemble. Des traitements existent mais nécessitent un suivi très régulier par un spécialiste rhumatologue. Si vous souffrez de cette maladie ou qu’elle concerne vos proches, votre généraliste peut vous renseigner et, si besoin, vous orienter vers un spécialiste.
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Références
Adapté de :
- «Facteurs de risque pour le développement d’une polyarthrite rhumatoïde», par Dr Axel Finckh, service de rhumatologie des HUG, Genève. In Revue médicale suisse 2014;10:581-4. En collaboration avec l’auteur.
- «Complications et atteintes systémiques de la polyarthrite rhumatoïde», par Dr Alexandre Dumusc et Pr Alexander So, Département de l’appareil locomoteur du CHUV, Lausanne. In Revue médicale suisse 2014;10:590-4. En collaboration avec les auteurs.
- «Traitement de fond de la polyarthrite rhumatoïde», par Dr Kim Luong Ba et Pr Cem Gabay, Service de rhumatologie des HUG, Genève. In Revue médicale suisse 2014;10:595-602. En collaboration avec les auteurs.
- «Le bon usage de la prednisone dans la polyarthrite rhumatoïde», par Dr Jeanne Berner, Service de rhumatologie du CHUV, Lausanne, et Pr Cem Gabay, Service de rhumatologie des HUG, Genève. In Revue médicale suisse 2014;10:603-8. En collaboration avec les auteurs.
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