La sophrologie et ses bienfaits

Dernière mise à jour 21/10/20 | Article
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Alliant la méditation, l’hypnose, la relaxation et le raja yoga, la sophrologie permet, entre autres choses, de mieux gérer son stress.

Pour aller plus loin

Site de l’Association suisse des sophrologues professionnels

www.sophrologues.ch

«La sophrologie est la science de la conscience harmonieuse». C’est ainsi qu’Ophélie Schekter-Grignon, sophrologue et secrétaire de l’Association suisse des sophrologues professionnels (ASSP), définit cette technique dont le nom a été forgé à partir du grec Sos (harmonie), Phren (esprit, conscience) et Logos (science).

Cette approche de développement personnel a été fondée en 1960 par le neurologue et psychiatre d’origine colombienne Alfonso Caycedo et introduite en Suisse quelques années plus tard par un chirurgien-dentiste, Raymond Abrezol. Depuis, plusieurs écoles de sophrologie ont émergé dans le pays, notamment celles qu’on appelle «caycédienne», «à courant caycédien» et «biodynamique». «À ma connaissance, elles sont toutes fondées sur le principe élaboré par le neuropsychiatre colombien, précise Ophélie Schekter-Grignon. Ensuite, le mouvement s’est progressivement développé dans plusieurs directions, différentes personnes y apportant leur touche.»

Equilibre entre le corps et l’esprit

Alliance de plusieurs influences – principalement la méditation, l’hypnose, la relaxation et le raja yoga –, la sophrologie vise à «rétablir l’équilibre entre l’âme, le corps et l’esprit, souligne la thérapeute. La culture occidentale nous pousse en effet à privilégier notre côté cérébral, mais parfois, notre corps nous envoie des messages afin de nous rappeler sa présence. En général, nous ne percevons ces signaux que lorsqu’ils sont négatifs. Il est important d’apprendre à réorienter l’écoute de son corps de manière positive».

L’une des manières d’y parvenir est de se centrer sur soi «afin de favoriser la détente au niveau mental», mais aussi «une meilleure gestion de ses émotions» en veillant à le faire avec «bienveillance, sans a priori ni jugement sur soi». Ce qui conduit au développement de la sérénité et au mieux-être.

Concrètement, la sophrologie est basée sur trois cycles et structurée en douze degrés. Les séances, dont le programme est adapté à chaque client, passent par divers exercices axés sur la respiration, des techniques psychocorporelles visant à prendre conscience de son corps, et ce qu’Ophélie Schekter-Grignon nomme «une initiation à la lecture de sa détente. Cela permet de renforcer les structures physique, mentale et psychique et d’acquérir une perception plus élargie de la réalité».

Pas un traitement mais un soutien

La sophrologie permet ainsi de gérer son stress – c’est d’ailleurs «l’une des raisons qui incite à sa pratique», constate la thérapeute – ainsi que de soulager celles et ceux qui ont du mal à trouver le sommeil ou sont sujets à des réveils nocturnes.

Elle est aussi utile en cas de douleur. L’objectif «n’est pas de supprimer cette dernière, mais d’éviter de se focaliser sur elle en ayant recours à la respiration et, par exemple, en y substituant une couleur dont on s’efforce de diminuer l’intensité». L’idée est de chercher un meilleur confort corporel et «de se créer une bulle protectrice».

La technique peut aussi accompagner les femmes pendant leur grossesse, les patients avant et après une opération, de même que les personnes dépendantes aux drogues, au tabac ou à l’alcool. Ophélie Schekter-Grignon intervient d’ailleurs dans un centre spécialisé dans l’addictologie.

La sophrologue ne cache pas que sa pratique «a des limites» et qu’en cas de pathologie ou de troubles sérieux, «elle ne peut en aucun cas se substituer aux traitements médicaux». Elle se borne à apporter un soutien aux personnes concernées. Contrairement à d’autres médecines complémentaires, comme l’hypnose ou la médiation de pleine conscience, elle ne fait d’ailleurs pas partie de la panoplie des soins proposés par les hôpitaux universitaires romands.

À tout âge

Quoi qu’il en soit, que l’on soit malade ou bien portant, on peut bénéficier des apports de la sophrologie. Sa pratique aide notamment les personnes âgées «à allonger leur souffle» qui se fait plus court au fil de la vie et «à mieux se mouvoir en cas de rhumatismes». Chez les enfants de plus de 2-3 ans – auxquels sont consacrées des séances plus courtes intégrant des exercices ludiques –, elle améliore la concentration et la gestion des émotions.

Elle participe en outre souvent à la préparation mentale des sportifs – notamment des adeptes de l’apnée, du tennis, du golf ou de la natation. «Lorsque Raymond Abezol a importé la sophrologie en Suisse, il l’a d’abord utilisée au cours des entraînements de l’équipe nationale de ski qui, cette année-là, a gagné quelques médailles», précise la praticienne. Mais il n’est pas besoin de rechercher l’exploit pour tenter de prendre du recul et accroître la confiance en soi.

Des exercices simples à faire chez soi

En cas de stress, la sophrologue Ophélie Schekter-Grignon conseille un exercice de respiration. «En inspirant, on imagine gonfler son ventre comme un ballon afin d’aller chercher sa respiration ventrale et, à l’expiration, on cherche à allonger le souffle pour évacuer ses tensions. On peut répéter l’exercice à trois reprises. Ou, lorsqu’on sent monter le stress, inspirer, retenir l’air dans les poumons et exercer une tension sur tout le corps ou sur certaines de ses parties. Puis, en expirant, relâcher les muscles en cherchant la détente».

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Paru dans Générations, Hors-série « Se soigner autrement – Gros plan sur la médecine intégrative », Octobre 2019.

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