Quand un médicament contre le glaucome soignera aussi la calvitie
L’histoire résulte des travaux d’un groupe de neuf chercheurs dirigés par Valerie Randall (Centre des sciences de la peau, Université de Bradford, Royaume Uni). Elle est techniquement exposée dans les colonnes du FASEB Journal . Cette découverte est également vantée par l’université britannique où elle a été faite. Pour résumer, les auteurs de cette publication expliquent avoir découvert qu’un médicament prescrit pour traiter le glaucome peut aussi être efficace dans le traitement de la calvitie masculine et d'autres formes d'alopécie.
Des utilisations multiples
Ce n’est pas la première fois que des médicaments pourraient ainsi être utilement «détournés» de leur indication première pour être proposés à des fins de cosmétique capillaire. On se souvient notamment du cas de l’anti-hypertenseur Minoxidil. Les chercheurs britanniques ont quant à eux émis l’hypothèse qu’une molécule de la famille des prostaglandines pouvait viser le même objectif. Il s’agit ici du bimatoprost, molécule déjà utilisée sous forme de collyre pour traiter le glaucome en réduisant la tension intraoculaire. Ce médicament a aussi été récemment autorisé à la commercialisation aux Etats-Unis avec comme indication la prise en charge d’une forme d’insuffisance de développement (hypotrichose) des cils.
Le Dr Randall et ses collègues expliquent aujourd’hui avoir mené trois séries d'expériences: deux sur des lignées de cellules humaines et une sur la souris de laboratoire. Les cellules humaines étaient celles de follicules pileux en culture. Il observe une synthèse accrue des cheveux. Et lorsqu’ils appliquent directement le bimatoprost sur la peau de souris un phénomène similaire est obtenu: les poils repoussent dans des conditions expérimentales. «Nous espérons que cette étude permettra le développement d'une nouvelle thérapie pour la calvitie ce qui permettra d’améliorer la qualité de vie de beaucoup d’hommes» a déclaré Valerie Randall.
Le viagra des cheveux?
Pour les responsables du FASEB Journal cette découverte équivaut pour les hommes d’un certain âge à celle que constitua le sildénafil, mieux connu sous le nom de Viagra. C’est peut être aller ici un peu vite en besogne même s’il est vrai que ce médicament est d’ores et déjà commercialisé et que son innocuité n’est a priori plus à démontrer. Dans l’attente on pourra se poser la question de savoir si l’amélioration de la «qualité de vie» des hommes (et incidemment des femmes) est équivalente quand on améliore chez eux, par voie médicamenteuse, une fonction érectile défaillante ou quand on stimule efficacement, par la même voie, la repousse des cheveux.
On notera aussi que dans ce domaine l’actualité ne chôme guère. Une équipe de chercheurs japonais annonçait ainsi en juillet dernier avoir découvert qu'une forme «hyperactive» de la vitamine D, la VD3 (1α, 25-dihydroxyvitamine D3) avait la capacité de stimuler les cellules souches qui induisent la croissance des cheveux. Leur travail a été publié dans Stem Cells Transational Medicine, Il laisse espérer une augmentation des chances de succès des travaux sur les thérapies cellulaires de régénération des cheveux; des travaux actuellement en plein développement comme il en est de nombreuses recherches dans le très riche monde de la cosmétologie.
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